Syndicats et patronat parlent aujourd’hui d’un tabou : le stress au travail. Objectif de cette rencontre inédite : transcrire en droit français un accord-cadre européen de 2004 qui insiste sur la prévention et les responsabilités de l’employeur. La transcription a pris du retard. En janvier, le ministre du travail Xavier Bertrand s’en était inquiété, dans un courrier aux partenaires sociaux, jugeant « urgent d’accélérer la transcription de l’accord européen, et d’étudier, le cas échéant, les moyens d’aller au delà de ce qu’il prévoit ». En mars, soulignant le retard de la France, il a annoncé le lancement d’une grande enquête nationale annuelle.
Aujourd’hui, échaudés par la négociation sur « la pénibilité au travail » qui s’enlise depuis trois ans, les syndicats souhaitent aboutir rapidement.
Le phénomène du stress au travail, souvent médiatisé par les cas de suicides de salariés, aurait dû faire l’objet d'une négociation déjà depuis plusieurs mois mais le sujet reste difficile à aborder. Le coût du stress est évalué par le Bureau international du travail (BIT) à « 3 à 4 % du PIB ». Un quart des arrêts de travail de 2 à 4 mois sont dus à des problèmes psycho-sociaux.