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Economie mondiale : Après un an de crise financière, les banques menacées par la conjoncture

Article du 04/08/2008

Toujours empêtrées dans la tourmente des marchés financiers, les banques françaises vont désormais subir le contre-coup du ralentissement économique, dont les premiers signes devraient apparaître dans leurs résultats publiés cette semaine prochaine.
C’est Société Générale et BNP Paribas qui ouvrent le bal, mardi et mercredi, avant Natixis et Crédit Agricole à la fin du mois. Les analystes s’attendent une fois encore à voir les bénéfices chuter au deuxième trimestre, d’un tiers à 1,5 milliard d’euros pour BNP Paribas et de près de 60 % à 720 millions d’euros pour Société Générale. La crise financière continue à peser sur le bilan des établissements bancaires qui doivent sans cesse revoir à la baisse la valeur de leurs produits financiers vénéneux liés au crédit immobilier à risque « subprime ».
Les résultats publiés par les banques américaines et les premières annonces des banques françaises, « confirment que le trimestre sera placé sous le signe de dépréciations majeures », souligne Pascal Decque, analyste chez Natixis, dans une note. La santé du secteur bancaire français est cependant loin d’être aussi calamiteuse qu’aux Etats-Unis. « Dans la déroute bancaire généralisée, les banques françaises sont parmi les plus solides du monde », jugeaient mercredi les économistes Bertrand Jacquillat, Jean-Hervé Lorenzi et Olivier Pastré dans Les Echos.
Les établissements français disposent d’un « niveau de fonds propres à faire pâlir de jalousies de nombreuses banques américaines », remarquaient-ils. Le fort taux d’épargne des ménages français, l’un des plus élevés d’Europe, constitue pour les banques hexagonales « une source de financement sûre et relativement bon marché », remarque aussi l’agence Standard and Poor’s (S&P) dans une note. Cela constitue un avantage comparatif indéniable en ces temps d’assèchement du crédit. Mais, fait nouveau, c’est désormais l’activité de banque de détail (à destination des particuliers) qui pourrait donner ses premiers signes de faiblesse en raison du ralentissement de la conjoncture économique.
« On se focalise sur la crise du ‘subprime’ mais derrière il y a la crise économique et le ‘credit crunch’ » (assèchement brutal du crédit), souligne Pierre Chedeville, analyste au Crédit Mutuel CIC. Les prêts aux particuliers voient ainsi leur activité ralentir. Sur les six premiers mois de l’année, le marché des crédits immobiliers a baissé de 11 %, selon les statistiques de l’Observatoire Crédit Logement/CSA. « Les banques ne génèrent plus assez de bénéfices pour pouvoir prêter. Elles prêtent donc moins et entraînent l’économie dans leur marasme », résume Pierre Chedeville. En outre, certains établissements pourraient subir des pertes du fait de la hausse des défauts de paiement de leurs clients emprunteurs.
Si le marché immobilier se dégradait fortement, les banques pourraient s’avérer incapables de récupérer l’intégralité de la somme prêtée en revendant le bien saisi. En 2007, une partie « substantielle » des prêts octroyés dépassait la valeur du bien immobilier acheté, remarque S&P.


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