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Société Générale : La banque a limité la casse

Article du 13/05/2008

Mnemo : GLE


La Société Générale était attendue au tournant pour la publication de ses résultats trimestriels, après un début d’année plus que chaotique pour la grande banque française. Au final, si les performances de ce début d’année sont en baisse, elles ressortent malgré tout supérieures aux attentes des analystes. Les marchés ne semblent cependant pas réagir positivement à la nouvelle, le titre cède évoluant dans le rouge vers 12h20 : il perd plus de 2,30 % et est retombé sous les 70 euros.
La banque explique qu’elle « a géré ce trimestre les conséquences de la fraude exceptionnelle découverte en début d’année (perte de 4,9 milliards d’euros enregistrée en 2007). Le succès de l’augmentation de capital de 5,5 milliards d’euros lancée par le groupe lui a permis de restaurer rapidement ses ratios de solvabilité à un niveau satisfaisant, de favoriser une action de communication vigoureuse de la part des personnels à destination des clients, de préserver ses fonds de commerce, et de reprendre sans délai son développement. Au total, confronté à un événement d’une gravité exceptionnelle, le groupe démontre sur ce trimestre sa résistance et sa capacité de rebond », peut-on lire dans le communiqué de presse.
Revue des principaux chiffres annoncés.
A noter que les données publiées par la Société Générale dans sa communication sont non retraitées des conséquences comptables des opérations fictives enregistrées en 2007 sur activités de marché non autorisées et dissimulées. Les données retraitées sont toutefois disponibles.

Le produit net bancaire semestriel a atteint 5,679 milliards d’euros, en repli de 8,6 % par rapport à une base de référence du premier trimestre très élevée, soit un recul de 6,1 % en données courantes.
« L’évolution de la crise financière aux Etats-Unis et des tensions sur les marchés de crédit a touché de manière limitée les revenus consolidés du groupe, explique-t-il. Au total, les conséquences sont ainsi évaluées à – 2 311 millions d’euros et concernent la Banque de Financement et d’Investissement ainsi que la Gestion d’Actifs. Les autres métiers du Groupe voient leurs revenus globalement bien résister ou progresser ».

Le résultat brut d’exploitation du groupe s’affiche à 1,774 milliard d’euros, en repli de 24,4 % par rapport au premier trimestre 2007, « qui constitue une base de référence très élevée du fait de la très bonne performance de la Banque de Financement et d’Investissement dans cette période », explique le groupe.
Le résultat avant charge fiscale au premier trimestre est de 1 787 millions d’euros. Ce dernier est affecté par certains éléments non récurrents dont les montants cumulés sont de + 891 millions d’euros.
Il faut noter que la charge du risque du groupe (598 millions d’euros) est en croissance ce trimestre en raison de provisions prudentes faites sur quelques dossiers spécifiques de la Banque de Financement et d’Investissement.
Au total, la Société Générale affiche sur le trimestre un résultat d’exploitation de 1 176 millions d’euros, en baisse de 45,5 % en données courantes.

La banque a réalisé un résultat net part du groupe en baisse de 23,4 % au premier trimestre à 1,096 milliard d’euros, contre 900 millions attendus.
Le bénéfice net du groupe a été favorablement impacté par une plus-value de 602 millions dégagée par l’apport de la filiale de courtage Fimat à Newedge, une nouvelle coentreprise fondée avec le Crédit Agricole.
Le ROE du Groupe après impôt s’établit à 16,5 % sur le trimestre, contre 24,4 % au premier trimestre 2007.
Le bénéfice net par action s’élève au premier trimestre 2008 à 2,06 euros.

Au 31 mars 2008, les capitaux propres part du groupe s’élevaient à 33,1 milliards d’euros et l’actif net par action à 55,1 euros, dont 0,90 euro de gains latents ou différés (hors réserves de conversion).
Le ratio de solvabilité Tier One (Bâle I) s’établissait à 7,9 % au 31 mars 2008. Cette « solidité de la situation financière » lui fait dire que la banque poursuivra son développement dans les métiers et les marchés à fort potentiel.

A noter enfin que le groupe bancaire a enregistré pour 1,5 milliard d’euros de dépréciations et de pertes sur actifs sur les trois premiers mois de l’année.

La banque de détail maintient le navire

« Dans un début d’année marqué par une amplification de la crise financière avec notamment la dislocation généralisée des marchés du crédit et les mauvais indicateurs macroéconomiques outre atlantique, les métiers de Banque de Détail et de Services Financiers du Groupe affichent des performances très satisfaisantes », explique la Société Générale dans son communiqué de presse. « Les résultats des métiers de Gestions d’Actifs et de Banque de Financement et d’Investissement restent affectés par la crise financière. »

Dans la banque de détail, l’activité en France est resté quasi stable à 312 millions d’euros de revenus (résultat net part du groupe des Réseaux France) tandis qu’à l’étranger, les réseaux étrangers ont vu leur bénéfice net bondir de 33,8 % sur les trois premiers mois de l’année, à 192 millions d’euros.
« Les résultats des Réseaux France au premier trimestre 2008 traduisent une bonne résistance à un environnement d’autant plus difficile que se sont conjuguées la crise des marchés financiers et la fraude subie par la Société Générale », explique le groupe qui détaille toutes ses activités.
A noter plusieurs tendances : la désaffection pour le PEL comme support d’épargne se poursuit (- 12,9 %) et le repli sensible de la collecte en assurance vie (- 27,8 %) alors que le Livret de Développement Durable (+ 17 %) séduit de plus en plus.
En début d’années, les Réseaux Internationaux sont vraiment apparus comme « un des relais de croissance du groupe avec un modèle qui associe croissance externe et développement organique. Ce modèle de développement ainsi qu’une concentration de l’activité dans les zones à forte croissance économique ont permis aux Réseaux Internationaux de connaître une croissance annuelle de leur résultat d’exploitation de +25,7 % entre 2003 et 2007 », souligne la Société Générale. A périmètre constant depuis fin mars 2007, le nombre de clients particuliers a augmenté de + 829 000, soit + 10,3% en un an. Les encours de dépôts et de crédits ont progressé sur un an respectivement de + 12,3% et de + 30,5 % sur la clientèle de particuliers, et de +17,4 % et de + 28,1 % sur la clientèle commerciale.
La politique d’ouverture d’agences a été poursuivie activement, note la banque française : le réseau s’est accru de 347 agences à périmètre constant sur un an, principalement en Roumanie (+ 188) mais aussi dans le Bassin Méditerranéen (+ 61). Avec l’intégration de Rosbank, les Réseaux Internationaux comptent désormais 11,8 millions de clients particuliers, 3 422 agences et plus de 57 000 collaborateurs.

Le pôle Services Financiers qui regroupe les Financements Spécialisés (crédit à la consommation, financement des biens d’équipement professionnel, location longue durée et gestion de flottes de véhicules, location et gestion de parcs informatiques), et l’Assurance-vie et l’Assurance dommages, a réalisé un assez bon trimestre. La croissance des revenus de ce pôle a atteint 12,4 % (+ 20,2 % en données courantes) à 775 millions d’euros. Son résultat net part du groupe progresse de 12,2 % pour atteindre 154 millions d’euros.

La situation est en revanche bien différente du côté de la Banque de financement et d’investissement qui a vu son résultat net fondre de 79,1 % à 139 millions d’euros et son revenu reculer de 19,7 % à 1,563 milliard d’euros.
Le produit net bancaire du trimestre intègre des éléments non récurrents : des décotes de valorisation liées à l’aggravation de la crise aux Etats-Unis (596 millions d’euros) ; liées à l’extension de la crise à de nouvelles classes d’actifs (- 583 millions d’euros) ; liées au Mark to Market du portefeuille de CDS (+ 1 266 millions d’euros).
Au total, la contribution trimestrielle du pôle au résultat d’exploitation du Groupe s’élève à 250 millions d’euros (contre 895 millions d’euros au premier trimestre 2007 et une contribution négative de -1 145 millions d’euros au quatrième trimestre 2007).

La gestion d’actifs et les services aux investisseurs enregistrent leur deuxième résultat trimestriel dans le rouge, avec une perte nette globale de 31 millions d’euros, contre un gain de 176 millions d’euros au premier trimestre 2007, la gestion d’actifs accusant à elle seule un déficit de 139 millions, « affectée par les effets de la crise financière avec la poursuite de la décollecte sur le segment des fonds monétaires dynamiques ».
Le pôle Gestions d’Actifs et Services aux Investisseurs regroupe les activités de Gestion d’actifs (Société Générale Asset Management), de Banque privée (SG Private Banking), ainsi que les Services aux investisseurs (Société Générale Securities & Services), Brokers et l’épargne en ligne (Boursorama).

Enfin, la Gestion Propre enregistre sur le trimestre un résultat brut d’exploitation de -123 millions d’euros, contre 22 millions au premier trimestre 2007.
A noter que cette activité enregistre sur ce trimestre une plus-value de 602 millions d’euros avant impôt suite à la fusion de Fimat lors de la création du nouvel ensemble Newedge. Lors de cette opération, le groupe a enregistré un goodwill de 420 millions d’euros.

Un trimestre atypique

La Société Générale rappelle qu’elle a annoncé le 11 février dernier une augmentation de capital avec maintien du droit préférentiel de souscription. Le montant brut de cette augmentation de capital s’élève à 5 541 072 980 euros (prime d’émission incluse) et le nombre d’actions nouvelles créées s’établit à 116 654 168.
Ces actions nouvelles portent jouissance au 1er janvier 2008 et ne donnent pas droit au dividende de 0,90 euro par action au titre de l’exercice 2007, proposé par le Conseil d’Administration, précise la banque.
Le règlement-livraison et l’admission aux négociations sur Euronext Paris de ces actions nouvelles sont intervenus le 13 mars 2008. Les actions nouvelles, négociées sur une seconde ligne de cotation dans un premier temps, seront assimilées aux actions existantes de la Société déjà négociées sur Euronext Paris après détachement du dividende le 3 juin 2008 sous réserve de l’approbation de ce dividende lors de l’Assemblée Générale des actionnaires prévue le 27 mai 2008.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet
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