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La gauche déferle dans les grandes villes de France

Article du 17/03/2008
Vague rose sur la France. La gauche a confirmé hier les scores du premier tour des élections municipales et cantonales, en remportant la majorité des villes de grande et moyenne importance.
Globalement, la gauche l'emporte avec 49% des suffrages contre 47,5% pour la droite. Sa victoire est encore plus nette aux cantonales (51,1% contre 44,4% à la droite). Le scrutin a toutefois été marqué par la plus faible participation depuis 1959 avec un taux d’abstention de 34%.
Une bonne trentaine de villes de plus de 30 000 habitants sont passées à gauche. Le parti socialiste a notamment conquis Toulouse et Strasbourg, mais aussi Périgueux où il a battu le ministre de l'Education Xavier Darcos. A Paris, avec 57,7% des voix, Bertrand Delanoë a remporté une plus large victoire qu'en 2001, mais n'a pas gagné de nouvel arrondissement. La gauche a obtenu plus de 60% des suffrages dans huit arrondissements, sans compter le XIXe où le PS avait été élu dès le premier tour.
Seule grande ville à avoir échappé à cette vague rose : Marseille où Jean-Claude Gaudin a été réélu. Même si elle a sauvé la cité phocéenne, l'UMP a essuyé un sérieux revers « payant le prix de ses divisions », comme l'a reconnu le ministre du Travail Xavier Bertrand. A Metz par exemple la guerre des investitures UMP lui été fatale, permettant la victoire de la gauche, du jamais vu depuis 1848.
Le PCF en revanche ne confirme pas son bon premier tour: il perd plusieurs bastions, comme Calais, Montreuil, Aubervilliers et le département de Seine-Saint-Denis. Chez les Verts, l'ancienne ministre Dominique Voynet a réussi son pari de détrôner Jean-Pierre Brard (app-PCF) à Montreuil (Seine-Saint-Denis).
Quant au MoDem, il sort en piteux état de ce scrutin : sa stratégie d'autonomie ou d'alliances au coup par coup avec la droite ou la gauche a échoué et François Bayrou, battu à Pau, en a lui-même fait les frais.
Le FN, qui a échoué à Henin-Beaumont (Pas-de-Calais) où sa vice-présidente Marine le Pen se présentait, confirme sa marginalisation électorale.

La course à la succession de François Hollande est lancée

Ce matin, la presse était unanime à titrer sur le succès de la gauche. Alors que pour le Figaro « La gauche transforme l'essai du premier tour », Libération souligne, par un « Et Bling » ironique, la défaite de la droite, tandis que d'autres, comme le Parisien-Aujourd'hui en France, évoquent une « déferlante du PS ».
Il s’agissait du premier test électoral depuis l'élection de Nicolas Sarkozy à l'Elysée. La droite a reconnu une « défaite mais pas une déroute » mais le gouvernement entend garder le cap des réformes. Il serait « malvenu de tirer de ce scrutin des leçons nationales », a estimé le Premier ministre François Fillon, jugeant que « la bataille pour l'emploi et le pouvoir d'achat doit s'accentuer ».
Le secrétaire général adjoint de l'UMP, Dominique Paillé, a de son côté décliné lundi matin sur I-télé le credo du parti majoritaire : « c'est une défaite mais pas une déroute ».
A l'UMP, la défaite risque toutefois de laisser des traces. Même si Nicolas Sarkozy lui a « renouvelé sa confiance », son secrétaire général Patrick Devedjian a été sérieusement critiqué au sein du parti pour sa conduite de la campagne.
La victoire pourrait précipiter la course à la succession de François Hollande à la tête du PS. Même si elle n'a pas réaffirmé explicitement ses ambitions pour la direction du parti, Ségolène Royal a annoncé dès dimanche soir qu'elle voulait, « avec d'autres », « présenter aux Français un projet crédible, solide, cohérent ».
28% des Français souhaiteraient voir Bertrand Delanoë succéder à François Hollande, contre 24% pour Ségolène Royal, selon un sondage Ipsos-Dell pour France 3, Metro, France Info, France Bleu et Le Journal du dimanche. Enfin, 51% des Français pensent que le PS doit privilégier une alliance avec les autres partis de gauche et les Verts, contre 28% qui souhaitent une alliance avec le MoDem.
Durant l’entre-deux-tours, le président de la République avait assuré qu'il « tiendrait naturellement compte » du résultat des élections. Pour autant il ne devrait pas y avoir de remaniement gouvernemental de grande ampleur. On s’attend davantage à de petits réajustements, des changements dans le style et l'équipe de l'Elysée.
49% des Français estiment qu’un remaniement gouvernemental n’est pas indispensable selon le sondage Ipsos-Dell, contre 41% qui pensent le contraire. 39% des personnes interrogées souhaitent que le rythme des réformes s’accélère, 29% qu’il reste identique et 27% qu’il ralentisse. Par ailleurs, 45% des personnes interrogées aimeraient que Nicolas Sarkozy s’implique moins dans le suivi de la politique du gouvernement.

Francebourse.com, avec AFP
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