Il faut s’attendre à quelques perturbations pour le trafic ferroviaire dès ce soir car CGT et Sud-Rail (les deux premiers syndicats de la SNCF) et FO ont lancé des préavis de grève reconductibles à partir de 20h00 contre la réorganisation du fret. Ces préavis couvrent les seuls cheminots de la traction (conduite) et de l’exploitation (circulation et gestion des trafics), ceux susceptibles de perturber le plus le trafic. Celui de Sud-Rail concerne « tous les personnels de la SNCF », qui doivent se sentir concernés, selon le syndicat, par les menaces de « démantèlement de l’entreprise ». CGT-cheminots, Sud-Rail et FO représentent 62 % du personnel SNCF.
Le trafic sera perturbé demain, selon la SNCF, surtout sur les lignes Corail (un train sur deux) et Transilien (un sur deux). Les TGV devraient fonctionner normalement, sauf le TGV Atlantique (3 sur 4), sud-est (3 sur 4), et province-province (1 sur 2).
Protéger le fret ferroviaire
Les syndicats contestent les choix industriels de la direction, qui, selon eux, « abandonne sciemment » des trafics et ne répond pas aux enjeux du Grenelle de l’environnement. La SNCF a lancé en 2007 un énième plan de redressement du transport de marchandises, axé sur les flux importants.
Surtout, les syndicats s’insurgent contre ses conséquences sociales, notamment sur la réglementation du travail (heures de travail, conduite de nuit, repos...) que la direction veut assouplir pour faire face aux concurrents privés. Ils alertent sur les dangers pour la sécurité et les 6 000 suppressions d’emplois redoutées d’ici fin 2010 sur les quelque 20 000 actuellement dans la branche fret.
La création d’une « famille fret » aux conditions sociales spécifiques est considérée comme le « cheval de Troie », selon le mot de la CGT, avant un « éclatement » de la SNCF, en dépit des assurances de la direction.
Tous les syndicats de l’entreprise publique nourrissent ces craintes mais quatre d’entre eux (Unsa, CFDT, CFTC, Fgaac), de tendance réformiste, estiment avoir obtenu suffisamment de garanties pour ne pas engager une grève coûteuse.
