Matières premières : La récolte de blé devrait être l’une des meilleures de la décennie
Article du 08/08/2008
Alors que le monde est confronté à une inflation des prix alimentaires et qu’il a connu de terribles émeutes de la faim il y a quelques mois, l’annonce du Conseil international des céréales (CIC) étonne et soulage à la fois. A priori, la récolte mondiale de blé promet de battre des records. La production de blé tendre, celle qui est utilisée pour le pain, devrait s’élever à 624 millions de tonnes, soit une progression d’environ 9 % selon le CIC.
En France, la récolte devrait être l’une des plus importantes de la décennie en raison de meilleurs rendements (avec une moyenne de 73 quintaux à l’hectare, c’est 9 q/ha de plus que l’année dernière ; les rendements les plus élevés montent même jusqu’à 90 q/ha), grâce notamment à des conditions climatiques clémentes, à un accroissement des surfaces cultivées (avec 200 000 hectares supplémentaires, la superficie consacrée au blé a occupé plus de 5 millions d’hectares) et à une réduction des surfaces dédiées à la jachère, une décision prise en 2007 par Bruxelles pour tenter de juguler l’envolée des prix des matières premières agricoles. Les agriculteurs ont aussi arbitré au sein des production et ont préféré le blé aux protéagineux, légumes riches en protéines comme les pois et les féveroles (sortes de fèves) qui servent surtout à l’alimentation animale.
Alors que la moisson est presque terminée, l’Onigc (l’Office national interprofessionnel des grandes cultures) a prévu une production 2008 d’environ 37 millions de tonnes de blé, soit 20 % de plus que l’année dernière. Si ces prévisions se révèlent exactes, la récolte figurera parmi les records de ces dix dernières années après le très bon score de 2004 (37,6 millions de tonnes) et surtout la moisson « historique » de 1998 (38,2 millions de tonnes). La production en blé dur (pour les pâtes alimentaires, la graine de couscous, etc.) est aussi en forte hausse, à 2,2 millions de tonnes.
La récolte d’orge (avec lequel on fait notamment du malt pour la bière) promet aussi de battre des records, avec 12 millions de tonnes. Sa qualité, « presque à un niveau idéal pour la malterie », devrait permettre à la France de bien se positionner sur le marché chinois.
Un bon millésime qui devrait stabiliser les cours du blé donc après la fièvre de ces derniers mois, selon Patrice Germain, directeur général adjoint de l’Office national interprofessionnel des grandes cultures.
