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Royaume-Uni : Réelle ou seulement redoutée, la crise économique est omniprésente

Article du 16/04/2008

Flambée des prix, immobilier fragile, menaces sur les golden-boys pourvoyeurs de richesse, réunions inquiétantes entre exécutif et banquiers créent désormais une angoisse quotidienne au Royaume-Uni, qui trouve à s’alimenter dans une couverture très abondante par la presse.
Le Royaume-Uni, comme les Etats-Unis, est dépendant d’un marché immobilier où l’idée de devenir propriétaire est naturelle, alimenté par des prêts à taux variables, et qui a connu une très forte envolée des prix ces dernières années, donnant aux ménages une facilité de consommation qui risque de s’effriter en cas de retournement.
Or, la crise du crédit, qui rend les banquiers méfiants, les incite à augmenter leurs taux de prêts, au risque d’annihiler les effets de baisse des taux directeurs de la Banque d’Angleterre (BoE). Une situation qui touche de près la population et qui est donc constamment commentée.
Dans Londres, la plupart des chauffeurs de taxi sont au courant du résultat de la dernière réunion de la BoE. La BBC réveillait hier les Britanniques en leur parlant d’emblée « des nouveaux signes qui montrent que la crise mondiale du crédit sape le marché immobilier ».
« Prêts immobiliers, ça a l’air de s’aggraver » titrait lundi l’Evening Standard, quotidien populaire du soir, dans un article consacré à l’envolée des prix industriels, indice assez peu suivi par l’homme de la rue outre-Manche. Dans le journal, une carte de Londres désignait « les arrondissements qui seront les plus touchés par l’effondrement des prix immobiliers », titre exagéré pour l’instant.
A son tour hier, la chaîne d'information continue Sky News diffusait des images en boucle de l’arrivée des banquiers londoniens à une réunion avec le Premier ministre Gordon Brown, destinée à évoquer la crise du crédit, et que Downing Street tentait de faire passer comme « de routine ».
L’angoisse du public commence à se lire dans la consommation, un des principaux moteurs de la croissance, alors que le chômage n’a actuellement rien d’alarmant, à 5,2 % selon les derniers chiffres contre 7,1 % en zone euro. Les ventes en magasin ont baissé en mars pour la première fois depuis deux ans, selon des chiffres diffusé hier.
Les craintes - la confiance des ménages est au plus bas depuis quinze ans - sont aggravées par la comparaison avec l’excellente santé du pays ces dernières années : 2,9 % de croissance en 2006 et 3 % en 2007 alors que le FMI vient d’abaisser ses prévisions à 1,6 % pour 2008 et 2009, contre 1,8 % et 2,4 % prévus encore en janvier. C’est pourtant mieux que les 1,4 % puis 1,2 % pronostiqués en zone euro.
Pour l’instant par ailleurs, une chute de la livre contre l’euro (- 15 % depuis l’été) aurait plutôt tendance à soutenir la croissance, via les exportations ou le tourisme.
Le ralentissement guette bel et bien cependant, avec des prix à la consommation toujours élevés - ceux de mars ont heureusement surpris mardi en ne dépassant pas 2,5 % sur un an, ce qui est pourtant beaucoup - et un moral des agents immobiliers au plus bas depuis 1978.
D’autant que la crise du crédit et le début de marasme immobilier commencent à frapper des professions peu populaires mais dont la facilité à consommer a jusqu’alors bénéficié à tous.
Selon une étude du groupe d’agences immobilières Movewithus, un tiers des 12 000 agences immobilières du pays devraient avoir fermé d’ici à décembre, tandis que la banque JPMorgan a estimé à 40 000 le nombre d’emplois dans la finance qui seront perdus dans la City avec la crise du crédit.



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