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Royaume-Uni : Une décennie de satisfaction économique évaporée en un an

Article du 25/06/2008

Gordon Brown, orgueilleux ministre des Finances pendant une décennie, a vu en un an sous sa direction le Royaume-Uni courir au marasme économique, à cause d’événements internationaux mais aussi d’erreurs internes, au point qu’un épisode de récession n’est plus exclu.
Le temps paraît loin en effet où Gordon Brown, à chaque présentation du Budget, énumérait emphatiquement les « 59, 60, 61 trimestres et plus » de croissance continue sous son égide.
En 2006 et 2007, le Royaume-Uni a fait mieux que ses voisins, avec 2,9 % et 3 % de croissance du PIB. Mais pour 2008, le ministre des Finances Alistair Darling ne prévoit plus que 2 %, et 2,5 % en 2009. L’OCDE penche plutôt pour 1,8 % cette année et 1,6 % l’an prochain. La Banque d’Angleterre elle-même n’a pas exclu « un ou deux trimestres de croissance négative ». S’ils sont consécutifs, il s’agira d’une récession.
Bien sûr, et Gordon Brown ne se lasse pas de le répéter, le ralentissement est mondial, provoqué par la crise des crédits immobiliers américains « subprime » et aggravé par la hausse non maîtrisable du prix des matières premières.
Mais les Britanniques constatent le résultat : touchés au quotidien par la hausse des prix et surtout par le net ralentissement de l’immobilier depuis plusieurs mois, après des années d’excès alimenté notamment par les bonus prodigieux dans la City, ils ont le moral au plus bas et lorgnent vers l’opposition conservatrice. Pendant ce temps, les mouvements sociaux, depuis les années Thatcher très contenus au Royaume-Uni, reprennent ici et là.
Quoique encore bas (5,3 % au sens du Bureau international du travail), le chômage a augmenté le mois dernier pour la quatrième fois consécutive et l’inflation a atteint 3,3 %, la BoE ne l’excluant pas à 4 % en cours d’année.
Gordon Brown se donne l’air de prendre les choses en main en multipliant les rencontres avec ses homologues sur les sujets de la finance mondiale et du pétrole. Mais les gaffes sur le plan intérieur aggravent la mauvaise impression. Le traitement par le gouvernement de la quasi-faillite qui a abouti à la nationalisation en février de la banque Northern Rock fait toujours débat. Surtout, il y a eu les revirements désordonnés sur trois projets fiscaux : l’abrogation de la tranche d’imposition la plus faible, l’imposition des plus-values financières et la taxation des non domiciliés au Royaume-Uni. A chaque fois le gouvernement a légiféré très rapidement, ne réalisant visiblement pas que, dans deux cas, il allait pénaliser les contribuables les plus fragiles et, dans le troisième, semblant céder à la pression des nantis.



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