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Valeurs bancaires : Dégrisées, les banques françaises reviennent à leur métier de base

Article du 19/05/2008

Au-delà des plans d’économies annoncés cette semaine, les banques françaises tirent les premiers enseignements de la crise en se recentrant sur leur métier de base, la collecte de dépôts et l’octroi de crédit, au détriment des activités les plus risquées.
Confrontées à une baisse de leurs bénéfices, et même à des pertes dans leur division de banque de financement et d’investissement (BFI), les principales banques françaises ont annoncé une série de mesures pour redresser la situation. Parant au plus pressé, elles ont d’abord réduit très fortement les bonus et fermé certaines activités jugées trop risquées. Elles s’attellent désormais à revoir leur modèle d’activités pour l’adapter à la nouvelle donne.
Le Crédit Agricole, qui a accumulé 4,5 milliards de pertes en six mois, va lancer avant l’été une augmentation de capital de 5,9 milliards d’euros pour se renflouer. Il va mettre en oeuvre un plan de maîtrise des charges et a engagé une revue stratégique de ses métiers qui débouchera en septembre sur la présentation d’un « plan d’actions ». Celui-ci prévoit « d’accroître le poids de sa banque de détail » et de recentrer Calyon, sa BFI, sur ses points forts. Symbole de ce changement de cap, Patrick Valroff, un homme issu du crédit à la consommation, succède à Marc Litzler, pionnier des dérivés actions.
L’heure est aussi à la rigueur chez Natixis qui s’est fixé pour objectif de réaliser 400 millions d’euros d’économie à l’horizon 2009 en supprimant une centaine de postes et en se séparant de certains sous-traitants.
Pas de plan social en revanche chez BNP Paribas, plutôt épargnée par la crise, qui répète à l’envi qu’elle est « la banque de l’économie réelle ».
Pour l’économiste Olivier Pastré, la leçon de la crise, c’est la nécessité pour les banques d’avoir des dépôts, qui sont un « un élément de sécurisation », contrairement à la stratégie qu’avait adoptée la britannique Northern Rock et qui l’a menée à la quasi faillite. « La crise actuelle démontre la pertinence du modèle de banque universelle à la française », poursuit Olicier Pastré. Plus diversifiées, en termes d’activités et géographiquement, les banques françaises sont davantage abritées des chocs pouvant se produire dans une région du monde ou affecter l’un de leurs métiers.
Olena Havrylchyk, économiste au CEPII (Centre d’études prospectives et d’informations internationales), doute cependant que les banques françaises aient vraiment gagné à s’internationaliser car la plupart ont choisi de s’implanter dans des pays développés, comme en Italie pour BNP Paribas et le Crédit Agricole. « Les cycles sont de plus en plus corrélés entre les pays développés si bien que si la croissance ralentit aux Etats-Unis, cela se répercutera en France et en Italie », explique-t-elle. En revanche, les pays en développement sont « plus résistants, en particulier ceux de l’Europe de l’Est, car il y des sources de croissance locales ». Or, la part des banques françaises investie dans les pays en développement n’est que de 10 % de leurs actifs, relève-t-elle.
La Société Générale a fait le bon calcul. Elle a beaucoup misé sur l’Europe de l’Est en y rachetant, à partir de 1999, plusieurs réseaux à la faveur des privatisations.



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