Eurex avait mis en garde la banque française contre les agissements de son trader Jérôme Kerviel. C’est du moins ce qu’ont déclaré deux responsables du bureau de surveillance du marché à terme allemand Eurex. Dès août 2007, ils auraient adressé à la Société Générale de multiples mises en garde sur les prises de position hors norme de Jérôme Kerviel, ont-ils affirmé à la brigade financière. Après avoir questionné le trader en question, la Société Générale aurait tenté de rassurer Eurex le 20 novembre 2007. C’est une opération réalisée par Jérôme Kerviel le 19 octobre qui aurait particulièrement attiré l’attention des agents d’Eurex. Ce jour-là, il aurait négocié 6 000 futures (contrats à terme) pour un montant d’un milliard d’euros, selon les personnes auditionnées. Or, les huit traders du desk Delta One de la Société Générale, sur lequel travaillait le trader, disposaient d’un plafond total de prises de position de 125 millions d’euros.
Relancée le 26 novembre par Eurex pour que soit menée une enquête approfondie sur ces agissements, la banque lui a proposé par courrier, le 10 décembre, « de lui fournir toutes explications complémentaires souhaitées, offre à laquelle Eurex n’a pas donné suite », a expliqué la Société Générale à l’AFP. « Eurex n’est pas un témoin impartial, c’est une société commerciale, protagoniste du dossier, elle a quelque chose à défendre : la recherche de sa responsabilité dans cette affaire », a répondu hier la banque.
