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Matières premières : La filière lait dans la tourmente

Article du 14/02/2008

Consommation en baisse de 7 % depuis 1997, augmentation des prix payés par les consommateurs de 5 à 10 % en 2008 : la filière laitière française, où s’affrontent producteurs, industriels et distributeurs, est dans la tourmente.
« La consommation française de produits laitiers, l’équivalent de 371 kg de lait entier par habitant en 2006, est en baisse de 7 % par rapport à 1997 », révèle le Service central des enquêtes et études statistiques (SCEES) du ministère de l’Agriculture dans sa publication Agreste Primeur. Cette baisse sur 10 ans porte principalement sur la consommation de lait liquide (- 20 %) et de beurre (- 12 %). En revanche, la consommation de yaourts augmente de 50 % et celle des desserts lactés de 70 %.
Pour le ministère, plusieurs facteurs expliquent ce repli, notamment une préférence pour les produits allégés et des prix en hausse.
Ce phénomène provient du « manque de matière première », affirme Frédéric Chausson, directeur de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL). Malgré ses 3,8 millions de vaches, la France, comme le reste de l’Union européenne, manque de lait.
« Le découragement des producteurs se poursuit malgré la remontée des prix. Il y a 5 000 producteurs laitiers qui quittent la profession chaque année et il n’en restent plus que 100 000 », déplore Olivier Picot, président d’Atla, la fédération des industriels du secteur.
Mais, alors que les producteurs envisagent une augmentation de prix pour les consommateurs de 5 % à 10 % en 2008, leur propre rémunération devant augmenter d’environ 20 %. D’où une tension grandissante entre industriels et distributeurs pour savoir qui va rogner sur ses marges. Dernière illustration en date : la récente décision des centres Leclerc de retirer de leurs rayons un produit « Vache qui Rit » du groupe Bel, accusé de pratiquer des hausses de tarifs trop fortes.
Les représentants des producteurs de lait réclament une hausse des tarifs de la part des distributeurs.
Les choses pourraient empirer si la production dans l’UE n’arrivait plus à atteindre durablement le « quota » maximum fixé par Bruxelles (139 milliards de litres par an actuellement, dont 24,5 pour la France). La Commission européenne a proposé de supprimer progressivement le système des quotas, mis en place en 1986 pour lutter contre la surproduction européenne, en commençant à les augmenter de 2 % à compter du 1er avril.
La France est toutefois « réservée » sur cette augmentation, a indiqué le ministre de l’Agriculture Michel Barnier. « Une augmentation des quotas profitera surtout aux Pays-Bas et au Danemark qui disposent de grandes fermes laitières où le nombre de vaches peut facilement être accru, pas à la France », pourtant le deuxième pays producteur de l’UE derrière l’Allemagne, craint également Olivier Picot.



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