Yaourt, fromage, huile : les consommateurs européens vont au devant d’une nouvelle valse des étiquettes, justifiée pour les industriels par la flambée persistante des prix agricoles mondiaux. Une explosion des prix provoquée par une envolée de la demande dans les pays émergents, de mauvaises récoltes dues aux aléas climatiques et l’essor des bio-carburants qui « pompe » une partie des récoltes.
Du coup, les producteurs vont répercuter cette hausse dans leurs prix de vente. Le mois prochain, Danone augmentera ses tarifs aux distributeurs de 10,48 % en moyenne sur son marché national. Même évolution chez le numéro deux européen du fromage, Lactalis, qui va relever tous ses prix de 15 % à 17 % début décembre.
Désormais, la progression des prix alimentaires est clairement visible dans l’indice global de l’inflation en Europe. En Italie, le prix du pain a crû de 7,3 % en un an, celui des pâtes, le plat national par excellence, de 4,5 %. Et la fédération des industries agroalimentaires italiennes (Federalimentare) prévient que « les hausses ne sont pas terminées » et calcule le surcoût à 60 euros pour une famille de 4 personnes.
Au grand damne de la ménagère qui est particulièrement sensible à la variation du prix de ses achats courants. Du côté de la Fédération européenne du commerce de détail et de gros (Eurocommerce), son secrétaire général fait valoir qu’on assiste à « un rattrapage » après plusieurs décennies de prix alimentaires peu élevés. Mais l’argument ne convainc guère les consommateurs qui soupçonnent les industriels du secteur de profiter de la hausse des matières premières pour augmenter exagérément leurs marges bénéficiaires.
En France, même le secrétaire d’Etat à la Consommation Luc Chatel s’en est pris aux industriels. « J’ai vu les prix du lait baisser de 25 %, mais je n’ai jamais vu le yaourt baisser de 25 %. On ne peut pas toujours avoir des répercussions à la hausse et jamais de répercussion à la baisse », a-t-il regretté.
