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Alimentation : Le prix du lait déborde

Article du 21/04/2008

+ 5 à + 10 %. Les consommateurs ne devraient pas manquer de râler en faisant leurs courses dans les rayons laitages et crémerie de leurs supermarchés.
Une production stable voire en baisse et une demande qui grossit de jour en jour, portée par de nouvelles habitudes alimentaires dans certains pays émergents : tous les critères sont réunis pour pousser à la hausse les prix du lait et de ses produits dérivés.
En France, les consommateurs devraient cette année payer leurs produits laitiers, yaourts, fromages et beurre, entre 5% et 10 % plus chers. Selon l’Association de la transformation laitière (Atla), une hausse de 10 % représente une dépense supplémentaire de 6 euros par mois pour un ménage.
Il s’agit de la répercussion sur les prix de vente au public des hausses tarifaires que subissent les producteurs. Le prix payé aux producteurs va en effet augmenter de 26 % au deuxième trimestre, selon la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), après 20 % au quatrième trimestre 2007 et 37 % durant les trois premiers mois de cette année. L’industrie laitière estime « à près de 1,5 milliard d’euros l’impact de cette augmentation dans ses prix de revient » car le lait représente entre 50 % et 90 % des coûts des différents produits laitiers.
Mais la tension reste très forte entre industriels et distributeurs pour répartir, en rognant sur leurs marges, l’impact de cette explosion des prix. Ainsi fin janvier, les centres Leclerc avaient annoncé le retrait de leurs rayons de six articles très connus de grandes marques, parmi lesquels les boîtes de 12 fromages La Vache qui rit (groupe Bel), en accusant les industriels de leur imposer des tarifs trop élevés. Ils sont depuis revenus sur leur décision.

Les chiffres sur le lait en France

La consommation française de produits laitiers, l’équivalent de 371 kg de lait entier par habitant en 2006, est en baisse de 7 % par rapport à 1997, selon une étude du ministère de l’Agriculture, à cause surtout de la consommation de lait liquide (- 20 %) et de beurre (- 12 %).
Deuxième pays producteur européen avec un peu moins de 23 milliards de litres par an fournis par 3,8 millions de vaches et 90 000 producteurs, la France, qui a perdu 50 000 producteurs en dix ans, n’arrive même plus a réaliser le maximum du « quota » qui lui a été accordé par l’Union Européenne. Pourtant l’UE a donné son feu vert à une augmentation de 2 %, à partir d’avril, de la production de lait malgré les réticences de plusieurs pays, dont la France. Il faut dire que le contexte mondial a changé, depuis l’instauration en 1984 des quotas laitiers pour lutter contre la surproduction, avec une explosion des prix agricoles et alimentaires, conséquence notamment d’une demande en forte hausse des pays émergents comme l’Inde ou la Chine, où le développement économique change les habitudes alimentaires.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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