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BCE : Discours flou

Article du 23/04/2008

Hier, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, laissait entendre que la Banque Centrale Européenne pourrait reconsidérer la question du niveau de ses taux directeurs dans le sens d’une baisse.
Aujourd’hui, le même homme a expliqué que les mouvements opérés par la BCE pourraient aller « dans les deux sens », c’est-à-dire à la baisse comme à la hausse. Un discours contradictoire qui participe à la cacophonie qu’entretient Francfort à propos de ses taux.
Dans un entretien au Wall Street Journal de ce mercredi, le Français explique que « les mouvements peuvent aller dans les deux sens. Je ne me lancerais jamais dans une conversation sur l’évolution future des taux d’intérêt, simplement parce que personne ne sait ». Il juge même le niveau du taux directeur de la BCE, à 4 %, « approprié », et réaffirme que la BCE va insister « avec force » sur « la nécessité de se pas entrer dans une spirale salaires-inflation », son credo.
Hier, le gouverneur de la Banque de France avait expliqué que le « grand problème » de la BCE « c’est d’assurer que l’inflation revienne sous les 2 % l’année prochaine ». « Nous ferons ce qu’il faudra pour ça, (...) s’il le faut, nous bougerons les taux d’intérêts », avait-il expliqué, ouvrant la porte à une éventuelle baisse des taux directeurs qui, pour certains analystes, devrait intervenir avant la fin de l’année.
La Réserve fédérale américaine (Fed) a ramené depuis l’été son taux directeur de 5,25 % à 2,25 %. La Banque Centrale Européenne a maintenu son taux de refinancement à 4 %, celui de la facilité de dépôt à 3 % et celui de la facilité de prêt marginal à 5 %. Les taux sont à ce niveau dans la zone euro depuis le 6 juin 2007 et la dernière baisse remonte à juin 2003.
La BCE refusait de bouger ses taux directeurs usant de l’argument d’une inflation galopante en zone euro. Il est vrai que cette dernière inquiète beaucoup Francfort. A 3,6 % en mars dans l’Euroland, la hausse des prix a atteint un niveau bien supérieur au seuil de tolérance de l’institution monétaire.
A la BCE, « l’objectif principal du SEBC est de maintenir la stabilité des prix ». La croissance vient ensuite. « Sans préjudice de l’objectif de stabilité des prix, le SEBC apporte son soutien aux politiques économiques générales dans la Communauté, en vue de contribuer à la réalisation des objectifs de la Communauté, tels que définis à l’article 2 » (article 105, paragraphe 1, du traité). Laquelle Communauté se donne pour objectifs d’obtenir un niveau d’emploi élevé et une croissance durable et non inflationniste, selon l’article 2 du Traité sur l’Union Européenne). La Banque Centrale Européenne reste donc orientée sur la surveillance de l’inflation et la stabilité des prix, ce qui lui vaut nombre de reproches. L’objectif officiel est de se placer « au dessous mais à proximité de 2 % » d’inflation. Sans préjudice de cet objectif, elle apporte son soutien aux objectifs économiques de l’Union, c’est-à-dire le maintien d’un niveau d’emploi élevé et l’encouragement d’une croissance non-inflationniste.
Malheureusement, les chiffres d’Eurostat sur la montée des prix en zone euro depuis le début de l’année ne cadrent pas. Et ne facilitent pas la tâche des banquiers centraux, dont l’action est appuyée par certains, critiquée par d’autres, la France au premier rangs desquels.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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