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Petite lucarne d’espoir à la BCE

Article du 22/04/2008

C’est Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France et membre du conseil des gouverneurs de la Banque Centrale Européenne qui vient apporter un petit espoir de changement concernant les taux directeurs européens. Un changement de ton de la part du responsable institutionnel qui ouvre la voie à une possible modification des taux de la BCE.
Cela faisait des semaines qu’un tel discours était attendu. Jusqu’à présent, la banque centrale refusait de bouger ses taux directeurs usant de l’argument d’une inflation galopante en zone euro. Il est vrai que cette dernière inquiète beaucoup Francfort. A 3,6 % en mars dans l’Euroland, la hausse des prix a atteint un niveau bien supérieur au seuil de tolérance de l’institution monétaire.
A la BCE, « l’objectif principal du SEBC est de maintenir la stabilité des prix ». La croissance vient ensuite. « Sans préjudice de l’objectif de stabilité des prix, le SEBC apporte son soutien aux politiques économiques générales dans la Communauté, en vue de contribuer à la réalisation des objectifs de la Communauté, tels que définis à l’article 2 » (article 105, paragraphe 1, du traité). Laquelle Communauté se donne pour objectifs d’obtenir un niveau d’emploi élevé et une croissance durable et non inflationniste, selon l’article 2 du Traité sur l’Union Européenne). La Banque Centrale Européenne reste donc orientée sur la surveillance de l’inflation et la stabilité des prix, ce qui lui vaut nombre de reproches. L’objectif officiel est de se placer « au dessous mais à proximité de 2 % » d’inflation. Sans préjudice de cet objectif, elle apporte son soutien aux objectifs économiques de l’Union, c’est-à-dire le maintien d’un niveau d’emploi élevé et l’encouragement d’une croissance non-inflationniste.
Malheureusement, les chiffres d’Eurostat sur la montée des prix en zone euro depuis le début de l’année ne cadrent pas. Et ne facilitent pas la tâche des banquiers centraux, dont l’action est appuyée par certains, critiquée par d’autres, la France au premier rangs desquels.
Il semblerait que la BCE se soit faite une raison : l’inflation restera à des niveaux élevés en 2008. « L’inflation va rester nettement au-dessus de 2 % dans les mois à venir, pour ralentir seulement progressivement au cours de 2008 », écrivait l’institut monétaire dans son dernier bulletin mensuel.
Francfort pense désormais à 2009. « Le grand problème, c’est d’assurer que l’inflation revienne sous les 2 % l’année prochaine », a déclaré Christian Noyer, qui s’exprimait ce matin sur RTL.
« Nous ferons ce qu’il faudra pour ça, (...) s’il le faut, nous bougerons les taux d’intérêts, pour l’instant nous maintenons les taux d’intérêt à 4 % parce que ça nous paraît le niveau approprié », a expliqué le banquier français, ouvrant la porte à une éventuelle baisse des taux directeurs qui, pour certains analystes, devrait intervenir avant la fin de l’année.
La Réserve fédérale américaine (Fed) a ramené depuis l’été son taux directeur de 5,25 % à 2,25 %. La Banque Centrale Européenne a maintenu son taux de refinancement à 4 %, celui de la facilité de dépôt à 3 % et celui de la facilité de prêt marginal à 5 %. Les taux sont à ce niveau dans la zone euro depuis le 6 juin 2007 et la dernière baisse remonte à juin 2003.
Reste que la BCE ne veut pas être la seule à lutter contre la hausse des prix. Depuis des mois également, elle met en garde contre des « effets de second tour », où les hausses de prix se propagent aux salaires, créant un effet de spirale inflationniste. Christian Noyer a de nouveau mis en garde les chefs d’entreprise contre une hausse des salaires, demandant à ce que de telles augmentations soient conditionnées à des hausses de productivité. « Le pouvoir d’achat, ça se gagne par le travail et la productivité. Si les entreprises font des gains de productivité (...), à ce moment-là, on peut et il faut distribuer des salaires », a-t-il expliqué.


Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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