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La BCE tient le même refrain

Article du 09/05/2008
La Banque Centrale Européenne chantonne toujours le même refrain. Un tube à la mode de ce côté-ci de l’Atlantique : « les fondamentaux économiques restent sains, mais l’inflation ce n’est pas bien ».
Son interprète principal, Jean-Claude Trichet, le répète à l’envi. Hier, lors d’une représentation très attendue, le dirigeant de la banque centrale a donné un spectacle sans surprise. Il s’est de nouveau déclaré relativement confiant dans la santé de l’économie de la zone euro, malgré le repli récent de plusieurs indicateurs clés semblant indiquer un essoufflement marqué de l’économie des Quinze.
Le Français continue de craindre une spirale inflationniste qui pourrait s’enclencher notamment en raison d’augmentations de salaires très élevées en zone euro.
Du coup, le conseil de la BCE a décidé « à l’unanimité » de maintenir le principal taux inchangé à 4 %, son niveau depuis juin.

« Les fondamentaux économiques restent sains »

La croissance va certes ralentir mais va se poursuivre, assure le président de la BCE. « Il apparaît que l’économie s’est montrée résistante au premier trimestre », a-t-il ajouté. Le Français n’a pas fondamentalement changé son message.
« Même si elle ralentit, la croissance de l’économie mondiale devrait résister, bénéficiant en particulier de la forte croissance des pays émergents. Cela devrait continuer de soutenir la demande extérieure de la zone euro », a expliqué Jean-Claude Trichet. Ainsi, malgré l’envolée de l’euro face au dollar depuis le début de l’année, les exportations allemandes, la locomotive européenne, restent solides. Élément clé pour la BCE, la production industrielle allemande a connu une croissance de 2,6 % au premier trimestre, malgré une contraction de 0,5 % en mars.
Parallèlement, il a de nouveau souligné l’incertitude « inhabituellement » élevée pesant sur les perspectives de croissance en raison des turbulences sur les marchés financiers, où les « tensions persistent toujours », notamment sur le marché monétaire. Et il a aussi admis quelques tensions sur le front du crédit en zone euro, retirant de son texte introductif la phrase habituelle où il faisait état de l’absence de pression significative dans ce domaine.
Toutefois, la croissance a été révisée de 2,6 à 1,7 % seulement en 2008 par Bruxelles.
Jean-Claude Trichet a réitéré que la lutte contre l’inflation reste l’ « objectif premier » de la BCE. « L’inflation a progressé de manière significative depuis l’automne, en raison principalement des hausses de l’énergie et des prix à l’alimentation », a déclaré le président de la BCE.
Il a jugé que le niveau actuel des taux directeurs est adapté pour combattre les risques de dérapage des prix à moyen terme, qui continuent à augmenter, selon lui. Le taux d’inflation en zone euro est tombé à 3,3 % en avril, selon un chiffre provisoire, contre un pic de 3,6 % le mois d’avant. Un mieux certes, mais qui reste bien loin de l’objectif à moyen terme de la BCE, visant un taux légèrement inférieur à 2 %.
Entretenue par la flambée des prix du pétrole et des produits alimentaires, l’inflation explique, en partie, la chute inattendue des ventes de détail dans la zone euro en mars. Les consommateurs de la zone euro restreignent leurs achats.
Mais la BCE reste sur le qui-vive et cette baisse « n’a pas changé notre vision » des choses, a souligné Jean-Claude Trichet. La banque centrale mise toujours sur une période prolongée de forte inflation, qui devrait graduellement se replier en cours d’année. A moins que ne s’enclenchent des « effets de second tour », un dérapage généralisé des prix découlant notamment d’augmentations salariales très élevées en zone euro. La grande crainte des gardiens de l’euro. « Nos 320 millions de citoyens sont très attachés à la stabilité des prix à moyen terme », a rappelé Jean-Claude Trichet.
La BCE semble ainsi s’engager dans une longue période de statu quo, même si comme l’a redit Jean-Claude Trichet, elle est « en permanence en alerte », en clair prête à bouger ses taux si nécessaire.
Les économistes s’attendent à un changement de discours mi-août, lorsque seront connus les chiffres du deuxième trimestre, avec une baisse des taux possible en septembre.

Statu quo également outre-Manche

Par ailleurs, la Banque d’Angleterre a laissé hier son principal taux directeur inchangé à 5%, après trois baisses depuis décembre dernier, malgré le taux élevé de l’inflation en Grande Bretagne aussi.
Le taux de la BoE est le plus élevé du groupe des 7 pays les plus riches (G7). La Fed américaine a réduit son principal taux le 30 avril à 2 %, son plus bas point depuis 2004.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP

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