Alimentation : Les prix augmenteront selon Leclerc
Article du 14/01/2008
Leclerc, « consommer moins cher », peut-on lire sur la page d’accueil du site Internet du groupe de distribution. Un slogan qui pourrait être mis à mal cette année, reconnaît Michel-Edouard Leclerc, patron des centres éponymes.
Pour le dirigeant, les prix des produits de grande consommation devraient augmenter de 4 % cette année. Et certains grands industriels ne se gênent pas en matière de « hausses tarifaires ». La semaine dernière, les centres Leclerc s'en étaient déjà pris à plusieurs grandes marques, dans une campagne publicitaire parue dans la presse. Le groupement donnait une liste de 17 produits dont les tarifs ont augmenté de plus de 10 % entre septembre 2007 et début 2008. Les hausses de ces produits oscillent entre 10,13 % et 27,58 %, selon ce groupement.
Mensonge, s’exclame Jean-René Buisson, président de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania) pour qui « en 2008, les prix des grandes marques vont augmenter dans des proportions raisonnables, dans tous les cas en dessous de l’inflation » (prévue pour être aux alentours de 1,5 % par Bercy). Il rappelle que les prix des produits de grande marque ont baissé de 3 % depuis 2006, année d’une première réforme de la loi Galland sur la revente à perte.
Au titre du principe de la « non-discrimination » prévu dans la loi Galland, les fournisseurs imposent le même prix à tous les distributeurs, qui n’ont pas le droit de le négocier immédiatement, mais le font au moment de décider des volumes achetés ou promotions.
Les distributeurs militent depuis l’été dernier pour mettre fin au principe de « non-discrimination », soutenant que cela permettrait de faire baisser les prix à la consommation. A l’inverse, les fournisseurs sont radicalement opposés à la remise en question de ce principe, estimant que les distributeurs ont déjà suffisamment de marges pour baisser les prix.
Le gouvernement a confié une étude sur la faisabilité d’une libre négociation des tarifs entre distributeurs et industriels, qui pourrait donner lieu à une réforme au printemps.