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Northern Rock : retour du moral chez les opérateurs mais pas chez les petits épargnants

Article du 18/09/2007

Alors qu’hier les perspectives étaient plus que sombres concernant la banque britannique Northern Rock, cette dernière a connu ce matin une très forte hausse à l’ouverture de la Bourse de Londres après les propos rassurants tenus la veille par le ministre des Finances Alistair Darling. Le ministre a précisé hier soir que le gouvernement était fermement derrière Northern Rock et s’apprêtait à garantir sur ses deniers toute l’épargne gérée par la banque (24 milliards de livres au départ, soit 36 milliards d’euros).
Northern Rock, qui avait dû demander l’aide d’urgence de la Banque d’Angleterre jeudi et connaît depuis une hémorragie de ses épargnants et une dégringolade en Bourse (plus de 55 % en deux séances vendredi et lundi) a rebondi de plus de 23 % lors des échanges avant ouverture.
A 07H15 GMT, le titre gagnait 7,69 % à 304,50 pence.

Des épargnants inquiets pour leur bas de laine

Cet appui du gouvernement devrait peser dans la balance alors que la banque Northern Rock tente de mettre fin à l’hémorragie de sa clientèle et de ses fonds. Malgré tout, en dépit des appels au calme du patron de la banque, Adam Applegarth, et des autorités, les épargnants se sont encore précipités hier dans les succursales de la banque à travers le pays, dès l’ouverture des guichets.
Le mouvement qui a incité depuis vendredi des milliers de clients de la banque britannique à se rendre dans les agences pour vider leur compte est un exemple de panique bancaire, comme observé durant la crise de 1929.
De nouvelles files d’attentes se formaient encore ce matin devant des succursales de Northern Rock. En dépit du froid, des dizaines de personnes ont encore fait la queue parfois toute la nuit pour retirer leurs économies de cette banque spécialisée dans le prêt immobilier.
Selon la BBC, plus de deux milliards de livres ont déjà été retirés des caisses de Northern Rock, soit plus du douzième des dépôts sous sa garde, depuis qu’elle a dû faire appel en urgence à la Banque d’Angleterre (BoE) pour se refinancer. Northern Rock, spécialisée dans le crédit immobilier, n’arrivait plus en effet à emprunter d’argent auprès des autres banques, devenant ainsi la première victime majeure en Europe de la contraction du crédit.
Les autres établissements, auprès desquels Northern Rock finançait ses emprunts à hauteur de 75 %, ne voulaient plus lui prêter de liquidités, s’inquiétant de sa possible exposition au marché des prêts immobiliers à risque aux Etats-Unis (« subprime »).
En accord avec le gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE) et la FSA, l’autorité des marchés financiers, le ministre des Finances Alistair Darling a indiqué hier soir que « tant que durera l’actuelle instabilité financière », les clients de Northern Rock pourront continuer à retirer leur épargne, mais qu’ils pourront aussi l’y laisser et qu’elle y sera « protégée et en sécurité ».

La banque britannique pourrait chercher d’autres appuis

De son côté, le groupe a assuré qu’il recherchait activement une solution pour assurer la pérennité de ses activités, alors que selon des analystes, un rachat par un concurrent semble la meilleure des solutions pour assurer son financement et ramener la confiance des clients.
Northern Rock a déclaré dans un communiqué diffusé après la clôture de la Bourse qu’il n’était actuellement en discussion avec aucun repreneur potentiel mais qu’il passait en revue « toutes ses options stratégiques » et qu’il agirait dans le meilleur intérêt de ses clients et actionnaires.
Selon le Financial Times et le Daily Telegraph, le groupe est en quête active d’un repreneur, avec l’appui de la Banque d’Angleterre qui s’est engagée à garantir le financement de Northern Rock quel qu’en soit l’acquéreur.
Les deux quotidiens ont écrit que la BoE avait fait échouer il y a une semaine une offre de rachat de la banque émanant de sa concurrente Lloyds TSB, en refusant justement de couvrir ses problèmes de liquidités.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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