Northern Rock : Faciliter sa reprise et rembourser la BoE
Article du 21/01/2008
Pour faciliter la reprise de la banque Northern Rock, si durement touchée par la crise des « subprimes » cet été, par un groupe privé, le ministère britannique des Finances a dévoilé un plan centré sur l’émission d’emprunts obligataires pour rembourser les sommes que la banque doit à la Banque d’Angleterre (BoE).
Car, la Banque d’Angleterre qui avait mis au pot pour éviter la faillite de Northern Rock attend toujours ses remboursements et le gouvernement souhaite que dans le cadre d’une telle reprise, « tous les prêts fournis par la Banque d’Angleterre soient remboursés intégralement, avec intérêt », selon un communiqué du Trésor à la Bourse de Londres.
En outre, une telle solution éviterait au gouvernement de Gordon Brown d’avoir à recourir à une nationalisation de l’entreprise qui pourrait s’avérer risquée pour les finances publiques et catastrophique pour les actionnaires.
Northern Rock émettra pour ce faire « des emprunts obligataires » qui seront adossés sur certains de ses actifs tels que des crédits hypothécaires qu’elle a accordés à ses clients et qui seront garantis par le Trésor. Les sommes levées grâce à ces émissions obligataires serviront à rembourser les quelque 26 milliards de livres (35 milliards d’euros) que doit la banque à la BoE.
Le ministère des Finances précise que ce mécanisme devra être approuvé par la Commission européenne dans le cadre de la réglementation communautaire sur les aides d’Etat.
Par ailleurs, le gouvernement donne jusqu’au 4 février prochain aux groupes Virgin et Olivant, tous deux candidats à la reprise de la banque, pour finaliser leurs offres sur la base de ce plan de financement. Le ministère des Finances confirme néanmoins dans le communiqué que si aucune proposition de reprise satisfaisante n’est formulée, il déposera un projet de loi permettant le passage forcé de la banque sous la propriété de l’Etat, c’est-à-dire une nationalisation. Dans cette hypothèse, Northern Rock poursuivrait son fonctionnement sous l’égide d’une « nouvelle équipe dirigeante professionnelle et expérimentée », ajoute-t-il. Le gouvernement rappelle cependant qu’une telle nationalisation ne serait envisagée qu’à titre « transitoire », avant un retour de la banque dans le secteur privé.