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Northern Rock nationalisée

Article du 18/02/2008

La solution passera par la nationalisation. C’est ce qu’a décidé le gouvernement britannique. Lui qui avait son mot à dire dans la reprise de la banque a finalement choisi une solution « maison ». Ce qui n’a pas manqué de créer la surprise hier après-midi au moment de l’annonce. C’est la première fois depuis les années 1970 qu’une société est officiellement nationalisée au Royaume-Uni. Les dernières nationalisations (une cinquantaine d’entreprises) remontaient à l’époque de Margaret Thatcher.
Depuis cet été, la banque spécialisée dans les prêts immobiliers, fragilisée par la crise des prêts hypothécaires à risque (« subprimes ») et qui a frôlé la faillite en septembre - on se souvient des scènes de panique, avec des clients se pressant trois jours durant devant les agences pour retirer leur argent -, se trouvait sous oxygène grâce à l’intervention de l’Etat britannique et de la banque d’Angleterre qui a garanti tous les dépôts sur fonds publics. Soit 55 milliards de livres d’engagement.
Sur l’avenir de l’institution bancaire, le gouvernement mais aussi la banque centrale avaient donc leur mot à dire. Et Londres n’a pas voulu opter pour les offres de reprise qui ont été déposées, alors que certaines avaient vu le jour puis s’étaient retirées. « Dans les conditions actuelles de marché, nous ne pensons pas que les deux propositions offrent une valorisation suffisante pour le contribuable, c’est pourquoi le gouvernement a décidé de présenter une loi pour placer Northern Rock dans une période temporaire de nationalisation », a déclaré le ministre des Finances, Alistair Darling, lors d’une conférence de presse convoquée à la dernière minute hier après-midi.
Le ministre a précisé que « chaque option » pour une solution avec le secteur privé avait été explorée. Début février, deux candidats avaient déposé une offre de reprise de Northern Rock : le conglomérat mené par Virgin du milliardaire Richard Branson, qui comprenait aussi notamment l’assureur américain AIG et l’homme d’affaires américain Wilbur Ross, et un dirigeant de Northern Rock, Paul Thompson, ancien directeur général de la compagnie d’assurances Resolution, qui avait pris la tête d’un plan de redressement proposé par le conseil d’administration de la banque.
Un troisième prétendant à la reprise de la banque britannique Northern Rock avait déclaré forfait. Le fonds Olivant avait finalement renoncé à remettre une offre au ministère des Finances, attendant la dernière minute.
Malgré les améliorations apportées par les deux candidats en lice à leurs propositions initiales, les offres ne répondaient pas aux attentes des pouvoirs publics, a expliqué le ministre. « Il nous fallait intervenir parce que si nous avions laissé choir cette banque, le risque était grand de voir les problèmes se répandre dans l’ensemble du système bancaire britannique ».
Le gouvernement a donc choisi ce qui lui paraissait être la meilleure solution à court terme. Mais « l’avenir à long terme de cette banque est dans le secteur privé », a souligné le ministre des Finances. L’établissement pourrait donc revenir dans le privé lorsque les marchés financiers se seront stabilisés.
C’est Ron Sandler, ancien directeur général des Lloyd’s de Londres, qui doit prendre les rênes de la banque. Présent hier à la conférence de presse, il a qualifié son nouveau rôle de « passionnant » avec « tous ces défis » et a indiqué que les activités de Northern Rock seraient réduites pour atteindre « une taille plus viable » mais a refusé de se prononcer sur d’éventuelles suppressions d’emplois.

Les réactions

Richard Branson, qui emmenait une offre, a indiqué dans un communiqué « que la nationalisation n’est pas la bonne réponse et qu’une solution commerciale aurait été la meilleure voie ».
Virgin souhaitait injecter 1,25 milliard de livres dans la banque et prévoyait de la marier avec sa filiale bancaire Virgin Money, dont elle devait reprendre le nom.
De son côté, le plan de redressement « maison » prévoyait de lever dans un premier temps « au moins » 500 millions de livres de capitaux frais et de réduire la taille des opérations de la banque.
La décision du gouvernement a également été condamnée par les actionnaires de Northern Rock, qui craignent de ne pas s’y retrouver en termes de rendement de leur investissement.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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