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La France en chiffres

Article du 28/03/2008

Une flopée de chiffres ce matin pour rendre compte de l’état de santé de l’économie tricolore. Avec des bonnes et de moins bonnes nouvelles.

L’emploi s’est repris en février

Parmi les annonces positives, on retiendra celle qui concerne l’emploi. Le nombre de demandeurs d’emploi a reculé de 0,7 % en février, soit 13 700 demandeurs en moins, selon les données corrigées des variations saisonnières du ministère de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi. Soit 1,89 million de demandeurs d’emploi fin février.
Sur un an, le nombre de demandeurs d’emploi baisse de 8,2 %. Le chômage, qui a baissé en 2006 et en 2007, devrait se stabiliser au premier semestre 2008 « autour de 7,5 % » de la population active en France métropolitaine, a récemment estimé l’INSEE.
A noter que ce chiffre ne prend en compte que la catégorie 1 de l’ANPE. Ce « baromètre » officiel depuis 1995 ne retient que les personnes cherchant un emploi à temps plein en CDI et n’ayant pas travaillé plus de 78 heures dans le mois écoulé. Le nombre de chômeurs inscrits en catégories 1, 2 et 3 hors activité réduite, prêts à accepter également un temps partiel, un CDD ou un intérim, a atteint 2 006 300 fin février, en recul de 1,2 % sur un mois et de 9,6 % sur un an. Il s’approche de la définition retenue par l’INSEE pour calculer son taux de chômage au sens du Bureau International du Trravail, désormais publié tous les trimestres.
Quant à l’ensemble des chômeurs inscrits en catégories 1, 2, 3, 6, 7, 8, y compris ceux ayant exercé une activité réduite, il a diminué de 0,4 % sur un mois et de 7,1 % sur un an pour atteindre 3 089 700.
Dans un communiqué, la ministre Christine Lagarde s’est félicitée de cette baisse qui confirme selon elle « une orientation toujours favorable du marché du travail » en France.
Dans le détail, cette baisse est favorable aux chômeurs de longue durée, inscrits depuis au moins un an à l’ANPE, dont le nombre diminue de 1 % (- 18,5 % sur un an). Soit 486.100 personnes fin février.
En revanche, chez les demandeurs d’emploi de moins de 25 ans, le chiffre reste quasi stable (- 0,1 %). Comparé à février 2007, les jeunes ont connu à l’inverse le plus fort recul (- 8,5 %), devant les seniors (- 8,4 %) et les autres (- 8,1%).
Le nombre de demandeurs d’emploi âgés de 25 à 49 ans diminue de 0,8 %. Pour les 50 ans ou plus, la baisse est de 0,9 %.
L’enquête révèle également que le nombre d’inscriptions en catégorie 1 a augmenté de 2,5% au cours des trois derniers mois comparé aux trois mois précédents. Les premières inscriptions ont progressé (+ 8,1 %), ainsi que les entrées à l’ANPE consécutives à un CDD (+ 3,4 %) ou à une mission d’intérim (+ 3,3 %).
Le nombre de sorties du baromètre officiel a baissé de 1,2 % au cours des trois derniers mois, les sorties pour reprise d’emploi déclaré diminuant de 1 %. Celles pour entrées en stage ont crû sur la période (+ 0,1 %).
Lors des trois derniers mois, les radiations pour absence au contrôle ont baissé de 4,9 % sur un an, mais celles pour raisons administratives ont augmenté de 2 %.

Mais le contexte reste morose,

Malgré cette embellie de l’emploi, d’autres chiffres viennent ternir le tableau. Ainsi, le produit intérieur brut (PIB) ressort en piètre hausse de 0,4 % au quatrième trimestre, selon l’INSEE, et de 2,1% sur un an, par rapport au quatrième trimestre 2006.
En 2007, le PIB français a progressé de 1,9 %, en données corrigées des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables.
Le gouvernement a en outre amené sa prévision de croissance pour cette année à 1,7 – 2 %, au lieu d'une fourchette précédente de 2 - 2,5 %. Le problème est que le budget 2008 a été bâti sur une hypothèse de croissance de 2,25 %. Cette révision à la baisse fausse donc la donne.

le budget public mal en point,

Comme prévu, le déficit public français en 2007 a été revu à la hausse à 2,7% du PIB, contre 2,4% initialement, a annoncé ce matin l’INSEE. Le déficit public s’élève à 50,3 milliards d’euros.
Le calcul fait ressortir une dégradation de 7,7 milliards, en raison d’une progression des dépenses (+ 4 %) supérieure à celle des recettes publiques (+3 ,4 %). Il faut dire que les prélèvements obligatoires ont diminué de 0,4 point en 2007 à 43,5 % contre 43,9 % en 2006, en raison de la progression modérée des impôts (+ 3,1 %), selon l’institut.
Le déficit public englobe le déficit de l’Etat - annoncé en février à 2,1 % du PIB - et ceux de la Sécurité Sociale et des administrations publiques.
Selon le ministre du Budget Eric Woerth, cette aggravation du déficit de la France est liée en partie à un « dérapage des dépenses des collectivités locales » de l’ordre de 0,2 point de PIB. « Il y a une augmentation du rythme de dépenses des collectivités locales qui est compliqué (...) Elles ne dégagent pas suffisamment d’autofinancement pour financer leurs investissements, il y a un vrai problème, une vraie question que nous devons nous poser », a-t-il déclaré sur RTL ce matin.
L’autre partie de cette hausse du déficit (0,1 point de PIB) est due à un « retraitement comptable » de la part « des autorités bruxelloises », a expliqué le ministre à la radio.
Il a également évoqué « un peu moins de rentrées fiscales » pour l’Etat.
On est loin de l’engagement de l’Elysée auprès de l’UE formulé en en juillet dernier par Nicolas Sarkozy devant les ministres des Finances de la zone euro : il parlait alors d’un montant de 2,4 % en 2007. Après cette publication à 2,7 %, l’objectif de 2,3 % pour 2008 sera sans doute lui aussi revu.
Autre donnée étatique : le niveau de la dette publique atteint 64,2 % du PIB. La dette de la France augmente de 5,2 % à 1 209,5 milliards d’euros, après une hausse de 0,4 % en 2006.
La dette reste supérieure au maximum de 60 % prévu par le Pacte européen de Stabilité et de Croissance. Et la France pourrait bien se faire réprimander par Bruxelles.
Interrogée par France 2, Christine Lagarde a expliqué qu’ « il était clairement très important de continuer à avoir le désendettement comme priorité ». « Ce sont des engagements que nous avons pris à l’égard de nos partenaires européens » et de « nos enfants et petits enfants », a ajouté la ministre.
Malgré tout, le constat d’Eric Woerth reste sans appel : « dans ce contexte économique extrêmement difficile, les finances publiques ne peuvent pas être en équilibre en 2010 », a annoncé le ministre en référence aux engagements pris par la France auprès de ses partenaires européens. La France s’était initialement engagée à revenir à l’équilibre dès 2010 mais a finalement obtenu des autres Etats membres de l’UE un délai jusqu’en 2012 au cas où sa croissance ne serait pas assez forte. « L’objectif c’est l’équilibre des finances publiques en 2012, nous ferons tout pour cela et ça passe par une maîtrise intraitable de la dépense publique », a-t-il affirmé.

les ménages moins confiants.

Des chiffres qui s’ajoutent à un contexte économique difficile et morose. Du coup, les ménages français ont moins le moral, selon la dernière enquête mensuelle de conjoncture de l’INSEE. L’indicateur résumé de l’opinion des ménages a reculé d’un point à - 36 au mois de mars. C’est la neuvième baisse consécutive de l’indicateur.
A noter que l’opinion sur la situation financière personnelle - évolution passée - s’est de nouveau dégradée en passant de - 27 à - 30 en mars. L’opinion des ménages sur l'évolution passée du niveau de vie « continue de se dégrader » (- 71 contre - 69). Toutefois, les perspectives d’évolution du niveau de vie s’améliorent (- 39 contre - 41), note l’institut.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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