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Finances publiques : Objectif : un déficit public de 2,5 % du PIB cette année

Article du 05/05/2008

Malgré les doutes clairement manifestés de Bruxelles, Eric Woerth persiste et signe. Le ministre français du Budget confirme « pouvoir tenir » l’objectif d’un déficit public (Etat, Sécurité sociale et collectivités locales) de 2,5 % du PIB en 2008, a-t-il assuré hier sur le plateau du Grand rendez-vous (Europe 1, TV5 Monde, Le Parisien - Aujourd’hui en France).
Toutefois, le gouvernement n’est pas aidé : « les caisses de la France sont toujours vides, nous sommes en déficit de 50 milliards d’euros », d’où le nécessaire besoin d’une grande prudence « sur la dépense ». « Pour arriver à l’équilibre en 2012 (comme la France s’y est engagée auprès de ses partenaires européens, ndlr), il faut économiser 10 milliards par an sur les dépenses à la fois de l’Etat et de la sécurité sociale », calcule Eric Woerth. Il faut « faire en sorte aussi que les dépenses de nos collectivités locales soient réduites et aussi compter sur quelques surcroîts de recettes dus à la croissance », a-t-il insisté.
La tâche ne sera donc pas aisée dans un contexte de hausse de l’inflation et d’économie en berne. Paris table pour 2008 sur une croissance de 1,7 % à 2 %. Moins optimiste, la Commission Européenne s’attend de son côté à 1,6 % de croissance pour la France en 2008 avec une augmentation du déficit à 2,9 % du PIB, très près des limites autorisées par le Pacte de Stabilité et de Croissance européen. La France, qui prendra la présidence de l’Union Européenne cet été, pourrait une fois de plus figurer de mauvais élève de la zone euro en matière de finances publiques.
Si le déficit public français venait à « déraper », la Commission Européenne pourrait bien lancer une mise en garde dite précoce à la France. Au-delà de 3 %, un pays s’expose à une procédure de la Commission Européenne pour déficit excessif, avec une série de recommandations à la clé pour résorber le trou budgétaire. Si la situation ne s’améliore pas, le pays fautif peut potentiellement être sanctionné par ses pairs de l’UE, sous la forme d’une amende.
A Bercy, on tente de calmer les esprits, notamment ceux de Bruxelles. En début de semaine dernière, Christine Lagarde, la ministre de l’Economie, insistait sur les réformes mises en œuvre et qui devraient porter leurs fruits : la loi Travail emploi pouvoir d’achat (Tepa) qui soutiendra la croissance de 0,3 % en 2008 et continuera à soutenir la croissance en 2009 ; le « paquet fiscal », instaurant notamment le mécanisme des heures supplémentaires détaxées ; la « loi sur le pouvoir d’achat », qui permet le rachat des RTT ; la loi de modernisation de l’économie présentée la semaine dernière devant le Conseil des ministres et qui devrait comprendre une quarantaine d’articles et s’articuler autour de quatre volets : l’entrepreneur, la concurrence, l’attractivité du territoire et le financement de l’économie. Ces différents projets entrent dans le cadre des 166 mesures pour la réforme de l’Etat annoncées par le président Nicolas Sarkozy début avril, qui devront permettre des économies de l’ordre de 7 milliards d’euros au total entre 2009 et 2011, à la fois par une réduction des effectifs de fonctionnaires et par une baisse des « dépenses d’intervention » de l’Etat.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP



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