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Automobile : General Motors, l’icône de l’industrie américaine s’effondre

Article du 01/07/2008

Le titre du constructeur automobile américain General Motors est tombé hier à son plus bas niveau en Bourse depuis 1954. Loin de son record à 93,62 dollars atteint le 24 avril 2000, l’action ne valait plus que 11,12 dollars à la Bourse de New York vers 17h25 GMT hier, un niveau plus vu depuis plus d’un demi-siècle. Depuis le début du mois de juin, le titre du constructeur a perdu 35,83 %.
Cet effondrement de l’action du groupe de Detroit, qui avait fait son entrée dans le cercle restreint des trente valeurs vedettes de Wall Street le 31 août 1925, survient à la veille de l’annonce des chiffres du marché automobile américain pour juin. Les analystes s’attendent à un déclin à deux chiffres des ventes de GM en raison de la flambée du prix de l’essence qui a entraîné une désaffection des consommateurs pour les gros véhicules de type « pick-up » et 4x4 qui ont fait la fortune du groupe.
« La situation de GM est très alarmante », s’inquiète Rebecca Lindland, analyste au cabinet Global Insight Work. Il s’agit d'abord d’un problème d’image pour l’un des derniers groupes historiques de l’industrie américaine qui ne pèse plus qu’un peu plus de six milliards de dollars en Bourse, ce qui en fait, techniquement, une cible facile pour qui souhaiterait le racheter. Néanmoins, sa dette - 16 milliards de dollars environ - pourrait décourager plus d’un acheteur car celui-ci devrait intégrer cette composante dans le prix de rachat, relève Michael Ward, analyste de Soleil Securities. « GM est riche en actifs, mais pauvre en valeur de marché », résume Michael Ward.
Mais sur le plan financier, cet effondrement de l’action GM pourrait poser de nombreux obstacles si le groupe devait, comme l’anticipent les analystes, lever de nouveaux capitaux.
Le très faible prix de l’action implique en effet qu’en cas d’augmentation de capital, GM devrait émettre un nombre très important de titres. Une opération qui aurait pour effet de diluer les actionnaires actuels, faisant encore baisser la valeur de leurs actions. Elle serait donc de nature à mécontenter encore davantage les investisseurs et pourrait rencontrer une opposition.
Autre écueil à une recapitalisation d’urgence : le robinet du crédit a été resserré par les banques qui ont essuyé des pertes massives en raison de leur exposition à la crise des crédits immobiliers à risque. « GM doit montrer au marché qu’il peut lever de l'argent frais le plus rapidement possible, mais comment va-t-il s’y prendre lorsque les banques elles-mêmes ont du mal à le faire ? », s’interroge Rebecca Lindland.
A terme, sa présence dans le Dow Jones est remise en cause, disent les analystes. « Il n’y a plus de doute que GM est le composant le plus faible du Dow Jones », souligne Mace Blicksilver (MarbleHead Asset Management). Après GM, la plus petite valeur de l’indice Dow Jones, le producteur d’aluminium Alcoa, vaut 29 milliards de dollars en bourse, soit près de cinq fois le constructeur automobile.
Toutefois les « pressions politiques et psychologiques » pourraient dissuader le groupe Dow Jones qui revoit tous les deux, voire quatre ans, la composition de cet indice boursier, à l’y exclure. Car GM reste « représentatif du capitalisme américain et est glamour », argumente-t-il.



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