Economie : le Forum de Davos se penche sur le climat
Article du 24/01/2007
Alors que l'hiver a fait une entrée fracassante en France, l’écologie devrait alimenter les discussions au Forum économique mondial de Davos. Sa 36e édition a démarré aujourd'hui dans la ville suisse qui lui lègue son nom. Il réunit comme chaque année l’élite de l’économie mondiale : quelque 800 grands patrons, une pléthore de ministres des Finances et une vingtaine de chefs d’État ou de gouvernement, dont Angela Merkel et Tony Blair.
Objectif : « Définir le calendrier mondial, la nouvelle équation du pouvoir ». Thèmes principaux : en premier lieu le changement de climat, qui préoccupe de plus en plus les entreprises, la course aux approvisionnements en matières premières, la crise du Moyen-Orient, la réorganisation des structures économiques internationales.
L’élite économique mondiale au chevet du climat
Au départ forum patronal créé en 1970 pour trouver une réponse européenne aux défis de l’internationalisation des économies, le Forum économique mondial s’est progressivement élargi aux hommes politiques, aux économistes en vue, aux technostructures des organisations internationales, aux médias et même aux artistes pour devenir un club planétaire de décideurs. Et représente aujourd’hui le pendant inverse de Porto Alegre pour ses détracteurs.
Le Forum économique mondial rassemble pendant quatre jours des dizaines d’ateliers, de tables rondes, de symposium. Nombreux seront consacrés à l’environnement et aux questions de développement durable, du potentiel des énergies renouvelables à la prévention des catastrophes naturelles. « Il y a eu un changement qualitatif dans la prise de conscience publique du réchauffement climatique en 2006 », observe Klaus Schwab, le fondateur du Forum. Les milieux d'affaires sont plus particulièrement invités à réfléchir au moyen de gagner de l’argent avec la technologie verte, au retour du nucléaire et à l’idée d'une taxe sur les émissions de gaz à effet de serre.
L’un des points forts du Sommet de Davos de cette semaine sera pour la deuxième année consécutive l’organisation d’un « sommet de l’énergie ». Il regroupera « une trentaine de patrons de compagnies du secteur énergétique, dont John Browne, le patron de BP, une douzaine de ministres de l'énergie et deux à trois experts indépendants », explique Christoph Frei, qui dirige le département « Industries de l'énergie et initiative contre la corruption » du World Economic Forum, dans les colonnes du Figaro. Total, GDF, Suez et Areva devraient anticiper à ce sommet à huis clos.
Le thème de la protection de l’environnement est d’autant plus aigu qu’habituellement la station de Davos, dans les Alpes suisses, est recouverte d’un épais manteau blanc en cette période. Pour l’heure, seuls quelques canons à neige permettent d’assurer l’ouverture de quelques pistes. Partout dans les stations alpines, le constat est le même.
Quelques jours après Davos se tiendra à Paris une conférence sur l’environnement. « Créons l’Organisation des Nations unies pour l’environnement, conscience écologique du monde, lieu privilégié de notre action commune pour les générations futures », avait déclaré Jacques Chirac, à l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le 19 septembre dernier. La réunion sera présidée par Alain Juppé, à qui le Président de la République a confié la mission de diriger les débats. Objectifs de cette conférence internationale : déterminer les actions prioritaires pour lutter contre les menaces environnementales, réfléchir sur l’après-Kyoto et pousser en faveur de la création d’une ONUE (ONU pour l’environnement).