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Une autre biotech a decouvrir : BONE THERAPEUTICS, dont le PDG s'exprime

Article du 21/07/2018
Notre rédacteur en chef JDH, lors de son déplacement en Belgique, a rencontré les dirigeants de la société Bone Therapeutics qui lui ont offert une visite de leur « usine biotechnologique » dernier cri.
Suite à cette visite, le Directeur Général Thomas Lienard accorde une interview aux lecteurs de Francebourse.

JDH : Monsieur Lienard, pouvez-vous présenter votre société à nos lecteurs ?

TL : Bone Therapeutics est une biotech spécialisée en thérapie cellulaire pour les maladies osseuses et l’orthopédie. Notre idée est de mettre sur le marché des thérapies cellulaires innovatrices permettant aux patients de se reconstruire au sens propre comme figuré. Nous développons ainsi des cellules humaines qui forment l’os, issues de cellules souches de la moelle osseuse. On reproduit ces cellules souches, on les fait se multiplier, et on les différencie pour qu’elles deviennent des cellules de formation osseuse. On va faire alors en sorte que ces cellules deviennent des cellules de formation osseuse. Une fois qu’on a ces cellules, on les injecte de façon mini-invasive chez des patients qui en ont besoin. Nous disposons de deux produits, qui sont tous les deux des produits cellulaires de formation osseuse : PREOB® est un produit autologue, c’est-à-dire que nous produisons les cellules à partir de la moelle osseuse du patient ; ALLOB® est un produit allogénique, c’est-à-dire que les cellules sont produites à partir de la moelle osseuse d’un donneur sain. Un produit allogénique est très avantageux car ce produit est « prêt à l’emploi » et peut être produit en quantités importantes, pour des grandes populations de patients. Un produit allogénique ne nécessite donc pas de ponction de moelle chez le patient, puisque la moelle provient d’un donneur.

JDH : Concrètement, quelles en sont les applications ?

TL : Trois applications sont actuellement en étude clinique :

-Premièrement, ALLOB® dans les fractures avec retard de consolidation. Il s’agit de fractures sévères, c’est-à-dire celles qui nécessitent de placer des plaques et des clous par exemple, qui ne se réparent pas en un temps normal. Ces fractures sont dues à des accidents de voiture par exemple. Il arrive que la fracture ne se consolide jamais, que les deux morceaux d’os ne se rejoignent pas, ce qui nécessite alors des opérations très compliquées et lourdes. Nous intervenons avant cette situation de non-consolidation, au bout de 3 à 7 mois, pour relancer la formation osseuse et éviter ces interventions lourdes. Nous injectons nos cellules au cœur de la fracture.

JDH : Donc, tout cela c’est une de vos trois applications, nous sommes d’accord ?

TL : Oui, tout à fait.

JDH : Et les deux autres alors.

TL : Justement j’y viens.

-Notre deuxième application, qui est aussi liée à notre produit allogénique ALLOB®, concerne la fusion vertébrale lombaire. Sont concernées les discopathies dégénératives.

-Enfin notre troisième application, avec le produit PREOB®, concerne une maladie orpheline, l’ostéonécrose de la hanche. Une maladie qui touche des patients jeunes (30 à 50 ans). La mort du tissus osseux dans la tête du fémur entraine sa fracture et son écrasement, ce qui nécessite la pose d’une prothèse totale de la hanche. Or les médecins essaient à tout prix d’éviter la pose d’une prothèse chez les patients jeunes car ces prothèses ont une durée de vie limitée et il est très complexe de les remplacer. Nous injectons donc nos cellules de formation osseuse au cœur de la tête fémorale, avant que la fracture n’ait lieu, pour retarder le plus possible la survenue de cette fracture.

JDH : A quelles phases en êtes-vous ?

TL : Sur la troisième application, nous en sommes en phase 3. A la fin de cette année, nous obtiendrons des conclusions intermédiaires qui nous permettront de savoir où nous en sommes. Sur les autres applications nous en sommes en phase 2A.

JDH : Combien de patients sont concernés dans le monde ?

TL : Pour la maladie orpheline, il s’agit de 170.000 personnes dans le monde. Pour les fractures à retard de consolidation, la cible concerne 700.000 cas par an dans le monde, et pour la fusion vertébrale, il y a plus de 500.000 cas par an aux Etats-Unis et en Europe, un marché en croissance de 5% par an.

JDH : Quelle est la raison de cette hausse de 5% par an ?

TL : Plusieurs éléments, une proportion de plus en plus importante de la population en surcharge pondérale et le fait que les médecins sont de plus en plus familiarisés avec la procédure de fusion vertébrale.

JDH : Pouvez-vous avancer une prévision, ou du moins une espérance de période de mise sur le marché ?

TL : Non, cela est difficile. Mais en fonction des conclusions, on pourrait dans le meilleur des cas envisager, pour la maladie orpheline, pour laquelle nous sommes en phase 3 une mise sur le marché rapide si les conclusions étaient très bonnes.

JDH : Vous m’avez fait visiter votre incroyable usine biotech. Toutes les recherches sont-elles faites sur place ou bien avez-vous des centres ailleurs ?

TL : Tout est concentré ici, dans nos quelque 6000 mètres carrés. Cela dit nous travaillons avec des hôpitaux un peu partout en Europe pour les études cliniques.

JDH : Une fois que vous aurez des mises sur le marché, cela se fera d’abord en Europe ?

TL : Oui mais à terme nous développerons aussi aux USA.

JDH : Au niveau financier, pouvez-vous nous dresser un historique de vos levées de fonds ?

TL : Bone a été fondée de 2006 et l’IPO a été réalisée en 2015. De 2006 à 2015 nous avons fait appel à des investisseurs privés belges et français. Plus des subventions, évidemment. Notre IPO réalisée en 2015 sur Bruxelles et Paris nous a permis d’accélérer nos recherches grâce aux 37M€ qui ont été levés. Cette année, nous avons levé 20M€ via une obligation convertible.

JDH : En tout, depuis le début, combien avez-vous levé ?

TL : Moins de 100M€ en tout.

JDH : Jusqu’à quand pouvez-vous couvrir vos développements ?

TL : Jusqu’au troisième trimestre 2019.

JDH : Une nouvelle augmentation de capital va donc s’avérer nécessaire…

TL : Oui, il est évident que nous n’allons pas attendre d’arriver au troisième trimestre 2019 !

JDH : Etes-vous propriétaires de vos locaux ?

TL : Oui, tout à fait. Il s’agit des locaux que vous avez visité, situés près de Charleroi. A côté de l’aéroport de Bruxelles Sud.

JDH : Que voulez-vous dire aux lecteurs de Francebourse ?

TL : Que nous avons un potentiel de création de valeur ! Et que nous travaillons beaucoup sur les aspects commerciaux pour nous permettre d’optimiser les processus de fabrication.

JDH : Dernière question, que je pose toujours lors d’une interview à des dirigeants qui sont interrogés pour le première fois… Quel chef d’entreprise admirez-vous le plus ou auriez-vous rêvé d’être ?

TL : Le nom qui me vient à l’esprit c’est Steeve Jobs pour la résilience incroyable dont il a fait preuve, et en biotech, on a besoin d’une résilience permanente !

JDH : Je vous remercie de cette interview !
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