Présidentielle : après le Larzac, José Bové part à la conquête de l’Elysée
Article du 01/02/2007
Fin du suspense. José Bové vient de confirmer son entrée dans la course à la présidentielle, mettant ainsi fin à des semaines d’interrogations de la part des médias, de la classe politique et plus particulièrement des tenants de la gauche plurielle. « J’ai décidé d’accepter que mon nom incarne sur le bulletin de vote la volonté commune de battre la droite pour redonner l’espoir d’une alternative à gauche », a déclaré le nouveau candidat devant ses partisans réunis à la Bourse du Travail de Saint-Denis, en proche banlieue parisienne. « Il est temps de décréter l’insurrection électorale contre le libéralisme économique. »
Le leader altermondialiste, connu pour son franc-parler et son activisme, semble bien décidé à « être le porte-voix des sans-voix, de ces millions de citoyennes et de citoyens qui souffrent de la précarisation sociale et des discriminations ».
L’homme peut compter sur le soutien de 32 000 signataires d’une pétition mais pour doper son électorat il espère bien rallier à sa cause les bulletins de l’extrême-droite et les abstentionnistes. Habitué des thèmes environnementaux, l’ex-leader paysan entend également faire place au discours social.
José Bové devra tout de même surmonter deux obstacles de taille : trouver, avant le 16 mars, les 500 parrainages nécessaires (200 lui seraient assurés) et obtenir la clémence de la justice. En effet, le candidat tiendra son premier meeting le 7 février à Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône. Hasard du calendrier ou pari, ce jour-là précisément, la Cour de cassation rendra sa décision sur la condamnation de José Bové pour un fauchage illégal de champ OGM. Il risque quatre mois de prison ferme. La justice pourrait-elle empêcher l’homme de se présenter ? José Bové sera-t-il le premier candidat à la présidentielle derrière les barreaux ?
Pour l’heure, les autres candidats à « gauche de la gauche » s’interrogent. Certains, comme la communiste Marie-George Buffet, redoutait un « émiettement » de leur électorat. Il faut dire que la gauche compte huit candidats déclarés ou potentiels : Ségolène Royal, Clémentine Autain, Marie-George Buffet, Olivier Besancenot, Dominique Voynet, Arlette Laguiller, Gérard Shivardi et donc José Bové. Sans compter les huit autres candidats non affiliés aux principaux partis.
La Cour de cassation doit en effet rendre le 7 février sa décision sur son pourvoi contre une condamnation à quatre mois ferme pour un arrachage d'OGM fin 2005.
