Comme attendu, le taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE) a été maintenu à 4 %. Les craintes d’une perte de vitesse de l’économie européenne, dans le sillage de la crise du crédit aux Etats-Unis, et l’euro fort parlaient en faveur d’un nouveau statu quo.
Plus tôt ce matin, la Banque d’Angleterre a elle aussi décidé de maintenir son principal taux à 5,75 %.
Les regards sont maintenant tournés vers le président Jean-Claude Trichet pour sa conférence de presse. Le Français est attendu au tournant sur la force de l’euro, qui valait légèrement plus que 1,41 dollar ce jeudi à Londres, après avoir flirté avec les 1,43 dollar il y a quelques jours.
Le conseil des gouverneurs de la BCE est confronté à la grogne de gouvernements européens, et plus seulement la France, face à la hausse de la monnaie unique face au dollar, qui désavantage les exportateurs de la zone euro.
Enfin, selon les analystes, Jean-Claude Trichet devrait adoucir le ton sur les dangers d’inflation et insister davantage sur les menaces potentielles que la débâcle des crédits hypothécaires à risques aux Etats-Unis font peser sur la croissance européenne.
Mais de là à changer le cap de sa politique monétaire, il y a un gouffre. La BCE va sans doute continuer à juger les conditions du crédit « plutôt accommodantes » dans la zone euro, donc laisser la voie ouverte à une hausse de taux dans un avenir non défini.