Hier, la Bourse de New York a clôturé en baisse, dans un marché très volatil malgré des indicateurs économiques ressortis moins mauvais que prévu : le Dow Jones a cédé 0,57 % à 13 231,01 points et le Nasdaq 1,10 % à 2 644,32 points.
L’indice élargi Standard and Poor’s 500 a perdu 0,71 % à 1 470,58 points. « Le marché a été très volatil », résume Al Goldman, analyste au cabinet A.G Edwards.
Au lendemain d’une séance en fanfare, marquée par la meilleure progression en points de son indice vedette - le Dow Jones - depuis septembre, Wall Street a connu beaucoup d’hésitation, tâtonnant à interpréter les indicateurs macro-économiques publiés peu avant l’ouverture.
Mesure de l’inflation, les prix à la production aux Etats-Unis ont progressé en octobre de 0,1 % par rapport à septembre, alors que les analystes tablaient sur une hausse de 0,3 %.
Cette hausse modeste indique que « l’inflation est maîtrisée », a commenté Peter Cardillo (Avalon Partners), mais « nous restons quand même dans le rouge », a pour sa part relevé Art Hogan (Jefferies), par conséquent les chances de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) baisser les taux d’intérêt américains, le 11 décembre, date de sa prochaine réunion monétaire, se sont réduites, a-t-il ajouté.
Face à la contraction du marché du crédit du fait de la crise financière actuelle, les investisseurs espèrent un allègement monétaire. Or fin octobre, la Fed avait dit se préoccuper du niveau de l’inflation, faisant comprendre en filigrane qu’elle allait opter pour un statu quo monétaire à court terme.
Les investisseurs ont aussi quasiment ignoré de nouveaux signes de résistance de la consommation, premier moteur de la croissance : les ventes de détail aux Etats-Unis ont progressé de 0,2 % en octobre, conformément aux attentes des analystes.
Mais, toujours préoccupés par la crise des crédits hypothécaires à risque, les intervenants n’ont pas beaucoup tenu compte non plus des nouvelles « rassurantes » fournies par la banque d’affaires Bear Stearns (+ 2,56 %). Celle-ci a pourtant annoncé avoir réduit son exposition à ce segment immobilier à 530 millions de dollars contre 1,27 milliard de dollars fin août.
Sa rivale Merrill Lynch a aussi gagné 1,63 %. Elle a confirmé à la clôture de la Bourse une information de presse indiquant qu’elle avait trouvé un nouveau PDG en la personne de John Thain, le patron de la première Bourse mondiale NYSE-Euronext (- 0,26 %). Il succède ainsi à Stan O’Neal, limogé pour sa gestion désastreuse de la crise du « subprime ».
Les valeurs financières ont aussi fini pour la plupart dans le vert, Citigroup (+ 0,28 %) et Lehman Brothers (+ 2,95 %) en particulier.
Enfin, le marché obligataire n’a pas beaucoup tiré profit de cette fragilité des investisseurs. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, progressant en sens inverse du prix des obligations, est monté à 4,269 %, contre 4,256 % mardi, alors que celui à 30 ans est resté stable à 4,604 % contre 4,605 % la veille.