Comme prévu, les salariés d’Alactel-Lucent sont descendus dans la rue aujourd’hui.Selon les syndicats, 3 à 5 000 salariés européens, des sites français mais également d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne, des Pays-Bas et de Belgique, ont défilé à Paris contre le plan de restructuration du groupe.
Les syndicats s’étaient donnés trois mots d’ordre pour ce défilé : la « défense du potentiel d’innovation d'’Alcatel », « l’opposition au transfert de matière grise vers les pays low-cost » et l’exigence, vis-à-vis des pouvoirs publics, d’une « politique industrielle volontariste ».
Le plan de restructuration présenté par Alcatel-Lucent prévoit la suppression de 12 500 postes dont au moins 3 200 en Europe, d’ici 2008.
Il s’agit là d’une des réponses aux difficultés de l’équipementier de télécommunications né du rapprochement entre le français Alcatel et l’américain Lucent. Les premiers résultats de cette fusion, qui avait fait grand bruit, sont quelque peu décevants avec un bénéfice « pro forma » divisé par plus de trois, à 522 millions d’euros contre 1,67 milliard en 2005. Au quatrième trimestre, Alcatel-Lucent a accusé une perte nette ajustée pro forma de 618 millions d’euros contre un bénéfice de 381 millions un an plus tôt.
Pour l’année 2006, le chiffre d'affaires s’élève à 12 282 millions d’euros. Alcatel-Lucent enregistre par ailleurs une perte nette part du Groupe de 176 millions.
La direction d’Alcatel-Lucent entend également réaliser « un total de 1,7 milliard d’euros d’économies de coûts avant impôt d’ici 3 ans, dont au moins 600 millions d’euros sur 2007. Ces économies prennent en compte, entre autres, l’optimisation de notre chaîne logistique et de nos services, l’optimisation des ressources et la rationalisation des produits. Nous pensons que ces actions amélioreront notre compétitivité dans cette industrie dynamique », expliquait Patricia Russo, la PDG, dans un communiqué lors de la publication des résultats.