Un journaliste français, nommé Gwenlaouen Le Gouil, a été enlevé hier matin par des inconnus armés à Bosasso, dans le nord de la Somalie.
Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a précisé hier sur la chaîne française i-Télé que la France était en contact avec de possibles ravisseurs du reporter. « J’espère que le contact ne sera pas perdu et qu’il ne s’agira que d’une demande de rançon », a-t-il déclaré, précisant qu’il privilégiait la thèse d’un acte crapuleux sur celle d’un enlèvement politique.
L’organisation de défense des journalistes, Reporters sans frontières, s’est déclarée « particulièrement inquiète » et a demandé « aux autorités locales de tout mettre en oeuvre pour que le journaliste retrouve au plus vite sa liberté », dans un communiqué.
Contactés par l’AFP, des chefs coutumiers somaliens proche des négociations et le maire-adjoint de Bosasso ont assuré que le journaliste était en bonne santé et que les ravisseurs avaient effectivement demandé une rançon.
Le journaliste s’était rendu à Bosasso pour y effectuer un reportage sur le trafic d’émigrants illégaux traversant au péril de leur vie le golfe d’Aden pour le Yémen. Le port de Bosasso situé en face de la côte yéménite est en train de devenir une plaque tournante de l’émigration clandestine pour l’Est et la Corne de l’Afrique.
Aux déplacés de Mogadiscio qui fuient les violences quasi-quotidiennes depuis le début de l’année viennent s’ajouter des groupes d’Ethiopiens-Somalis originaires de l’Ogaden (sud-est de l’Ethiopie), où des combats opposent l’armée éthiopienne et le mouvement rebelle du Front national de libération de l’Ogaden (ONLF).
Ce trafic, alimenté par une mafia d’agents et de propriétaires de bateaux, génère au minimum trois millions de dollars par an, selon l’ONG Danish Refugee Council qui travaille sur place.