Réchauffement climatique : présentation du plan de lutte de la Commission européenne
Article du 23/01/2008
La Commission européenne remet mercredi aux 27 pays membres de l'Union la version définitive de son projet de plan de lutte contre les gaz à effet de serre, une série d'actions débattues jusqu'au dernier moment sous les pressions conjuguées des Etats et des industriels.
Son président, José Manuel Barroso, va d'abord défendre devant les députés européens réunis dans leur hémicycle bruxellois avant de le présenter aux journalistes.
Le plan développe les actions à mettre en oeuvre dans chacun des 27 pays pour tenir l'engagement pris en mars 2007 par les dirigeants européens de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20% par rapport à leur niveau de 1990 d'ici 2020, et de porter à 20% la part des énergies renouvelables dans la consommation.
Paiement du droit à polluer
Le paiement du droit à polluer constitue la disposition centrale du plan. Les quotas d'émissions de CO2 délivrés aujourd'hui gratuitement à l'industrie lourde seront mis en vente progressivement à compter de 2013.
Les industriels se sont mobilisés contre cette mesure, jugée dangereuse pour la compétitivité, et ont menacé de délocaliser vers des cieux moins regardants.
Cette disposition a divisé l'exécutif bruxellois et certains commissaires ont exposé leurs divergences sur la place publique.
« Ces propositions vont augmenter le prix de l'électricité pour les ménages et les entreprises. Il faut le dire ouvertement aux citoyens », a averti l'Allemand Günter Verheugen, vice-président et chargé de l'Industrie à la Commission.
Le plan doit encore être discuté par les eurodéputés et les pays membres. La négociation s'annonce difficile, reconnaît José Manuel Barroso. Il espère néanmoins un accord pour la fin de l'année 2008.
Le président de la Commission a promis que la facture annuelle pour mettre en oeuvre ce plan serait limitée à 0,5% du PIB européen, soit 60 milliards d'euros. Mais ses services jugent plus réaliste de parler de 120 milliards par an, soit 1% de la richesse européenne.