La banque rouge et noire a lancé hier son augmentation de capital, opération de la « dernière chance » après l’annonce d’une fraude colossale en son sein qui l’a amputée de 4,9 milliards d’euros et de 2,6 milliards d’euros de pertes liées au « subprime » sur l’ensemble de l’année 2007.
Indispensable pour rétablir en partie la santé financière de l’institution bancaire, cette augmentation de capital aura également valeur de test de confiance.
Il semble toutefois que le succès de cette levée de fonds soit assuré : deux banques d’affaires américaines, JP Morgan et Morgan Stanley, se sont engagées à acheter les actions si elles ne trouvaient pas preneurs.
Montant de la levée : 5,5 milliards d’euros. La banque a fixé un prix très attractif de 47,50 euros pour les actions nouvelles, soit une décote de près de 40 % par rapport au cours de l’action à la clôture de la Bourse de Paris vendredi (77,72 euros). La période de souscription des 116,6 millions d’actions nouvelles s’ouvrira le 21 février et se terminera le 29 au soir. L’offre sera ouverte au public en France ainsi que dans huit pays européens. Les actionnaires de la Société Générale seront servis en priorité : chacun disposera d’un « droit préférentiel de souscription » l’autorisant à acheter une nouvelle action pour quatre détenues.
En regonflant sa valeur en Bourse, cette opération devrait rendre la Société Générale moins vulnérable à un raid hostile, ce qui par certains aspects crédibilise le scénario d’un rapprochement amical avec BNP Paribas.