Sondage: les patrons des TPE pessimistes sur la situation économique
Article du 25/02/2008
Les dirigeants de très petites entreprises (moins de 20 salariés) sont en grande majorité pessimistes sur la situation économique en France, 67% n'ayant « pas le moral », contre 46% en juillet, selon le baromètre trimestriel Fiducial-IFOP publié lundi.
Selon ce sondage, « ils ne sont plus que 33% à être optimistes sur la situation en France », contre 40% en octobre et 54% en juillet.
« Au lendemain de l'élection présidentielle, le président Nicolas Sarkozy et son gouvernement avaient commencé à un niveau de confiance très élevé auprès des patrons de TPE » (65% d'opinions positives), rappelle l'étude.
Cependant en neuf mois, « la confiance dans le gouvernement a baissé de 19 points » auprès de ces patrons, ajoute-t-elle.
« A la différence des grands patrons, les dirigeants de TPE sont proches du citoyen lambda; or ils ont le sentiment que leur quotidien n'a pas changé depuis l'élection présidentielle », a indiqué à l'AFP Jean-Marc Jaumouillé, directeur des techniques professionnelles de Fiducial.
Parmi les facteurs d'inquiétude, 64% des patrons de TPE craignent une flambée des prix énergétiques, 42% une hausse de l'inflation, 24% une crise financière avec effondrement des marchés et durcissement du crédit, et 15% pensent à un krach boursier.
Ils ne sont plus que 17% à souhaiter se développer en 2008 en augmentant leurs effectifs alors qu'ils étaient 25% l'an passé, relève aussi l'étude. Parmi les freins, 75% des patrons évoquent le poids des charges sociales et fiscales.
Côté emploi, 2007 marque un fort recul, selon l'étude, avec une moyenne de 0,3% de création nette par trimestre (contre 3% en 2006), « ce qui correspond au niveau les plus bas de 2004 et 2005 ».
Depuis octobre 2007, environ 400.000 employeurs de TPE, soit 37% des 1,1 million de TPE employeurs- ont eu recours au dispositif des heures supplémentaires, souligne aussi l'enquête.
Seule une minorité de dirigeants (29%) jugent que la mise en oeuvre du dispositif pose problème mais ils ne sont que 36% à juger le dispositif efficace pour améliorer l'activité de leur entreprise.
Les dirigeants employeurs se montrent en revanche très favorables (78%) à la possibilité de négocier dans chaque entreprise la durée du temps de travail. Une large majorité (70%) souhaiterait même un retour aux 39 heures.
L'enquête a été réalisée par téléphone auprès d'un échantillon représentatif de 1 005 dirigeants de TPE du 21 au 4 février 2008, dont les résultats ont été redressés selon les données Insee.