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Patrick Ricard évoque sa succession à la tête de Pernod Ricard

Article du 13/04/2007
Planifier le changement et saisir les opportunités, c’est là toute la recette gagnante de Patrick Ricard, à la tête de Pernod Ricard.
D’ailleurs, c’est à un nouveau changement que devra prochainement faire face la société cotée sur le CAC 40 : le départ de soin patron qui, à bientôt 62 ans et après 29 années dans le groupe, souhaite laisser les rênes. « Je commence à être un peu une sorte de fossile du CAC 40 », a déclaré Patrick Ricard, hier, sur la chaîne de télévision LCI.
Le dirigeant a donc évoqué sa succession, expliquant qu’il envisageait « de prendre un peu de champ tout en restant toujours là » l’année prochaine.
Comprendre : il se pourrait que les fonctions de président et de directeur général soient scindées en 2008.
Pierre Pringuet, l’actuel directeur général délégué, est en bonne posture pour lui succéder. Jeudi, c’était la première fois que Patrick Ricard, qui avait annoncé, en novembre 2003 à New-York, qu’il quitterait son poste actuel en 2008, parlait aussi précisément du nom de son successeur.
Toutefois, ce passage de relais serait une petite révolution pour le groupe d’origine familial et qui est encore dirigé par un descendant du fondateur de la marque. « J’espère qu’un jour il y aura à nouveau un membre de la famille » à la tête du groupe « et s’il s’appelle Ricard c’est encore mieux », a cependant souligné Patrick Ricard, évoquant, sans le nommer, son fils Paul-Charles.

Un portefeuille de marques qui dope la croissance du groupe

Loin des anisettes de sa jeunesse, la société possède aujourd’hui une cave des plus variées, avec 15 marques clés et une trentaine de marques locales. Pernod-Ricard est devenu en quelques années le numéro deux mondial des vins et spiritueux derrière Diageo. Son offre s’est encore enrichie récemment avec les acquisitions de Larios, de Seagram et d’Allied Domecq en juin 2005. Le groupe est devenu coutumier des acquisitions réussies.
Une autre est à l’étude mais le groupe entend conserver le secret à son sujet. Elle porterait sur la vodka Absolut, qui vient d’être cédée et privatisée par le gouvernement suédois de privatiser. « Ca nous intéresse, nous l’avons dit, donc nous verrons quand les choses arriveront », s’est contenté de dire Patrick Ricard.
Le fabricant de la vodka Absolut, Vin et Sprit (V&S), a réalisé au premier semestre 2006-2007 un bénéfice net de 500 millions d’euros, en augmentation de 2,4 %, pour un chiffre d’affaires en hausse de 7,3 % à 3,507 milliards d’euros.
Parallèlement à ces acquisitions, la société a opéré plusieurs cessions d’actifs non stratégiques pour favoriser le développement de ses marques premium.
De l’anis aux whiskies. Les Etats-Unis sont devenus le premier marché du groupe. Pernod Ricard réalise à présent 53 % de ses profits sur des régions de forte croissance (Amériques et Asie/Reste du Monde).
Le groupe a réalisé sur l’exercice 2005-2006 un chiffre d’affaires de plus de 6 066 millions d’euros
Au premier semestre 2006-2007 (juillet à décembre 2006), Pernod Ricard a enregistré une forte croissance de ses résultats avec un résultat opérationnel courant en hausse de 20 % et un résultat net courant part du Groupe en augmentation de 18 %. Le chiffre d’affaires consolidé (hors droits et taxes) du semestre s’élève à 3 507 millions d’euros, en progression de 7,3 %.
Commentant ces chiffres, Patrick Ricard a déclaré, par voie de communiqué de presse : « Je suis très satisfait de notre excellente performance au cours du premier semestre de l’exercice 2006-2007, qui reflète le plein succès de notre stratégie, et la réalisation de tous les objectifs que nous nous étions fixés lors de l’acquisition d’Allied Domecq. Ces remarquables résultats, et la très bonne activité observée en janvier et février, nous permettent d’anticiper pour l’ensemble de l’exercice 2006/2007, une croissance du résultat net courant part du Groupe d’environ 20 %, hors effet devises, si les conditions actuelles de marché se maintiennent ».

Un actionnariat revu récemment

L’actualité de Pernod Ricard est également chargée côté structure du capital. La famille Ricard a franchi fin 2006 le seuil de 10 % du capital et possède 21,7 % des droits de vote.
Plus récemment, le Groupe Bruxelles Lambert (GBL), propriété du financier belge Albert Frère, a pris 5,3 % du capital et a franchi le seuil de 5 % des droits de vote (à 5,01 %). Dans un courrier du 30 mars, le groupe Bruxelles Lambert déclarait à l’AMF « avoir franchi en hausse, le 29 mars 2007, par suite d’acquisitions d’actions sur le marché, le seuil de 5 % des droits de vote de la société Pernod Ricard », indique l’AMF dans un communiqué. La holding belge précise que cet investissement a été réalisé « en parfaite transparence » entre GBL et Patrick Ricard et revêt « un caractère amical et stable ».
Enfin, le groupe japonais Kirin, associés à des actionnaires individuels proches, détiennent de concert environ 14,5 % du capital et près de 21,76 % des droits de vote de la société.
Il ne faut cependant pas oublier que le groupe issu du rapprochement en 1975 de Pernod et Ricard possède une « poison pill » pour empêcher toute OPA : aucun acteur ne peut détenir plus de 30 % des droits de vote.

Le titre a perdu hier 0,13 % à 151,71 euros.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet

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