Les cortèges du 1er mai ont réuni jeudi entre 120 000 et 200 000 personnes, selon les sources, dans toute la France, une mobilisation équivalente à celle de 2007, avec une plus grande unité syndicale.
Les manifestants semblaient unis autour de la sauvegarde du pouvoir d’achat et des retraites.
D’autres sujets ont également apparu dans les cortèges : parmi la foule parisienne, des salariés du quotidien Le Monde, masqués et vêtus de tee-shirts blancs, ont protesté contre un plan de suppression de 129 emplois, non loin de Tamouls en costume traditionnel dénonçant « l’oppression » au Sri Lanka.
Dans la capitale, le rassemblement a également été marqué par la présence, pour la première fois, de très nombreux salariés sans papiers. Selon la CGT, qui soutient activement leur demande de régularisation, 4 000 à 5 000 d’entre eux ont défilé hier, au lendemain de l’annonce des premières régularisations de salariés sans papiers dans les Hauts-de-Seine depuis le lancement d’une grève coordonnée dans plusieurs entreprises d’Ile-de-France le 15 avril.
Autre nouveauté, le leader de la CFDT François Chérèque a manifesté aux côtés de son homologue de la CGT Bernard Thibault, ce qui n’était plus arrivé depuis 2003.
Le Front National a aussi procédé à sa marche traditionnelle, mais révélant des rangs clairsemés.
De nouveaux mouvements de protestation sont prévus dans le mois. Outre une manifestation sur les retraites prévue le 22 mai par l’ensemble des syndicats, lycéens et fonctionnaires seront aussi dans la rue le 15 mai.
Ailleurs dans le monde, notamment en Turquie, au Chili, aux Etats-Unis, en Russie ou en Indonésie, les défilés ont le plus souvent servi à revendiquer de meilleurs salaires, en pleine crise alimentaire mondiale.
En Turquie, les forces de l’ordre sont intervenues de façon musclée, interpellant 530 personnes au cours des célébrations de la Fête du travail. Des heurts ont éclaté à Istanbul entre police antiémeutes et manifestants qui voulaient se rendre sur une place hautement symbolique où, le 1er mai 1977, au moins 34 protestataires avaient trouvé la mort.
Aux Etats-Unis, où le 1er mai n’est pas un jour férié, 25 000 dockers travaillant dans 29 ports de la côte Pacifique ont observé un mouvement de grève destiné à protester contre la guerre en Irak. Et de nombreux protestataires sont descendus dans les rues des grandes villes américaines pour revendiquer une révision des lois en faveur de la douzaine de millions d’immigrés illégaux.
En Russie, les défilés du 1er mai, auxquels deux millions de personnes ont participé, ont été placés sous le signe du pouvoir d’achat, sur fond d’inflation galopante. Les revendications étaient identiques à Jakarta.