Sanofi-Aventis a lancé une contre-offre sur la totalité des actions du plus gros laboratoire tchèque, Zentiva, spécialisé dans les génériques de marque. Le groupe français, numéro quatre mondial de la pharmacie, contre ainsi une première offre lancée en juin par le groupe financier tchèque PPF (à 950 couronnes tchèques soit 39,2 euros par action) mais depuis rejetée par Zentiva.
PPF est déjà propriétaire de 19 % du capital de Zentiva. Sanofi-Aventis en détient 24,88 % soit 9,5 millions d’actions. Il vise désormais la totalité du capital. L’offre sera réalisée au prix de 1 050 couronnes tchèques par action (44,67 euros). Montant total : environ 1,655 milliard d’euros. « Le prix de 1 050 couronnes tchèques par action représente une prime de 14,6 % par rapport au cours de clôture de Zentiva du 30 avril 2008 de 916,60 couronnes tchèques, veille du jour où PPF Group N.V. a annoncé son intention de lancer une offre publique en numéraire sur Zentiva », fait valoir Sanofi-Aventis.
Cette offre durera 10 semaines et se clôturera le 19 septembre mais « pourrait être prolongée, sous réserve de l’accord de la banque nationale tchèque, si un délai supplémentaire est nécessaire pour remplir les conditions de l’offre ». Parmi celles-ci, la nécessité de détenir, à la clôture de l’offre, « plus de 50 % du capital social de Zentiva et des droits de vote sur une base diluée ».
Sanofi-Aventis, déjà présent sur les marchés où le tchèque opère, se dit « convaincu » que l’acquisition envisagée de Zentiva « s’inscrit dans une logique stratégique forte ». Mettre la main sur le tchèque permettrait au français, en difficultés sur certains marchés matures comme la France ou l’Allemagne, de poursuivre sa croissance dans une zone aux ventes dynamiques où il est déjà présent.
Les analystes estiment que l’opération est pertinente d’un point de vue stratégique. « Zentiva peut constituer une tête de pont importante pour Sanofi-Aventis en Europe de l’Est (aux côtés de Chinois notamment) et en Turquie, et une plate-forme technique intéressante pour améliorer l’offre produits à destination de l’ensemble des pays émergents », déclarait en juin la maison de courtage Raymond James.
Même si l’opération pèse sur les marges du nouvel ensemble en cas de réussite de l’offre, elle permettra « d’accentuer la collaboration opérationnelle entre les deux entités, qui était relativement limitée jusqu’ici », avaient aussi jugé les analystes.