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Après Wells Fargo, les résultats de JPMorgan apportent un rayon de soleil

Article du 17/07/2008
Après Wells Fargo, mercredi, la grande banque américaine JPMorgan Chase a pansé jeudi les plaies des investisseurs en annonçant des résultats trimestriels, certes en baisse, mais loin d'être aussi calamiteux que ne le prédisait le marché.

Avant la publication attendue de pertes chez ses rivales Citigroup, Merrill Lynch ou Wachovia, JPMorgan Chase a fait mieux que confirmer sa capacité à naviguer dans la tempête du "subprime", avec un bénéfice trimestriel supérieur de plus de 22% aux attentes des analystes.

Ce résultat, de 2 milliards de dollars, est certes inférieur de plus de moitié à son niveau du deuxième trimestre de l'an dernier, depuis bien longtemps déjà les marchés ne considèrent plus 2007 comme une base de comparaison réaliste.

Ils ont d'ailleurs salué ce chiffre, l'action de la banque gagnant jusqu'à 14% à la Bourse de New York en matinée. La plupart des valeurs financières américaines, très maltraitées jusqu'à mardi, ont d'ailleurs profité de cette publication, soutenant la progression de Wall Street jeudi.

JPMorgan Chase s'en serait même mieux tiré encore sans l'acquisition de sa consoeur Bear Stearns, dans l'urgence, au printemps.

L'absorption de cette banque d'affaires au bord de la faillite l'a, en effet, contraint à passer une charge exceptionnelle de 540 millions de dollars.

Le directeur financier Mike Cavanagh a, en outre, concédé que Bear Stearns avait amputé sa banque d'environ 200 millions de dollars de bénéfice du fait de dépréciations.

La publication de JPMorgan Chase intervient au lendemain de celle de sa consoeur Wells Fargo, parangon de l'orthodoxie bancaire dans un contexte de sanction du risque, qui avait également dépassé les attentes des analystes.

La nouvelle avait déjà porté les valeurs bancaires et dopé le marché mercredi.

"Même si ses résultats ne sont pas formidables sur un an, JPMorgan a quand même fait mieux qu'attendu. C'est la clef pour le marché aujourd'hui, car cela souligne que les prévisions des analystes étaient devenues trop pessimistes", a estimé Patrick O'Hare, analyste de Briefing.com, dans une note.

Néanmoins, s'il s'agit bien de surprises, ces résultats concernent des établissements qui s'étaient déjà signalés par leur gestion habile depuis le début de la crise du "subprime".

Par ailleurs, ces bons chiffres relatifs ne remettent pas en cause le paysage financier actuel, qui reste détérioré, comme en témoignent les 3,4 milliards de dollars de provisions pour créances douteuses passées par JPMorgan, Wells Fargo ayant lui provisionné 3 milliards de dollars.

Le PDG de JPMorgan, Jamie Dimon, connu pour son franc-parler, n'a d'ailleurs pas cherché jeudi à édulcorer le constat.

"Nous prévoyons que l'environnement économique demeurera affaibli, qu'il pourrait s'affaiblir encore davantage, et que les marchés de capitaux resteront sous pression", a-t-il expliqué.

"Nous restons conscients que notre bilan contient encore des risques substantiels", a ajouté le dirigeant, estimant que "ces facteurs affecteront notre activité pour le reste de l'année, voire au-delà".

M. Dimon a notamment dressé un tableau plutôt sombre des perspectives du marché du crédit immobilier.

"La crise a d'abord touché le +subprime+, puis les prêts gagés sur le bien immobilier ("home equity loans"). Maintenant, c'est au tour du +prime+", soit les prêts les moins risqués, a-t-il affirmé.

A l'appui de cette assertion, il a expliqué que les retards de remboursements sur ces prêts "prime", qui ont déjà bondi depuis un an, pourraient tripler dans les mois à venir.


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