Les chiffres sont bons et même meilleurs qu’attendus. Selon l’actuel ministre de l’Economie et des Finances, Thierry Breton, la croissance de l’économie française pourrait bien dépasser les prévisions de l’Union européenne pour les six premiers mois de 2007.
L’optimisme est également de mise à Bruxelles où les 13 ministres des Finances de la zone euro parlent d’embellie économique.
De fait, en début de semaine, la Commission européenne a revu à la hausse ses prévisions de croissance pour l’Euroland à 2,6 % en 2007 et 2,5 % en 2008, contre respectivement 2,4 % et 2,2 % dans ses précédentes prévisions. On est bien au-dessus des chiffres donnés par Le Fonds Monétaire International (FMI) d’une croissance de 2,3 % pour la zone euro.
Pour l’UE 27, Bruxelles table sur une croissance de 2,9 % en 2007 et 2,7 % en 2008, contre respectivement 2,7 % et 2,4 %. Les plus fortes progressions devraient venir d’Irlande, de Slovénie, d’Espagne et de Grèce.
Après des années sombres, L’Allemagne, première économie de la zone euro, reprend son rôle de locomotive économique, avec une croissance espérée de 2,5 % cette année puis de 2,4 % en 2008, contre respectivement 1,8 % et 2 % précédemment.
En France, selon les données communautaires, la croissance devrait s’élever à 2,4 % en 2007. Selon une autre source (l’OFCE), elle devrait être de 2,3 % cette année et de 2,9 % l’an prochain. A Bercy, on parle d’une fourchette supérieure, de « 2,5 à 3 % ». « Mes prévisions pour le premier et le deuxième trimestres, sont, je crois, un peu au-dessus des prévisions de la Commission, probablement sur une base annuelle, entre 2,5 et 3 % », a ainsi déclaré Thierry Breton sur Europe 1 lundi.
S’il en est ainsi, l’Union européenne pourrait réaliser une performance supérieure à celle des Etats-Unis, pour la première fois depuis 2001.
Inflation stable et taux de chômage en baisse
Autres points positifs soulevés dans les prévisions économiques publiées par la Commission européenne : tout d’abord, la stabilité de l’inflation, que l’on sait bête noire de la Banque centrale européenne (BCE) – elle ne devrait pas dépasser 1,9 % l’an prochain et donc rester sous la barre fatidique des 2 % fixée par le Pacte de Stabilité et de Croissance.
Ensuite la réduction du chômage. Selon l’analyse de Bruxelles, 6 millions de nouveaux emplois pourraient être créés dans la zone euro entre 2006 et 2008 (9 millions dans l’Union européenne). Ce qui devrait mécaniquement abaisser le taux de chômage à 6,9 % en 2008, contre 7,9 % en 2006. « L’Union européenne et la zone euro restent sur la voie d’une croissance soutenue qui devrait réduire le taux de chômage et le déficit public moyen à des niveaux qui n’ont plus été constatés depuis longtemps », a déclaré en début de semaine le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia.
Ainsi, les déficits publics ne dépasseraient pas 1 % du PIB en 2007 dans la zone euro et 0,8 % en 2008. « La politique monétaire a été bien menée, la politique budgétaire a été redressée et les pays ont entrepris d’importantes réformes structurelles », expliquait lors des réunions de printemps du FMI Michael Deppler, Directeur du Département Europe du Fonds.
L’exécutif européen a également noté la robustesse des investissements et une consommation privée plus forte qui entretient cette dynamique de croissance.
Autant de facteurs positifs qui confortent la Commission européenne dans sa stratégie économique globale. Pour la première fois, le budget de l’UE proposé pour 2008 sera consacré pour moitié (44,2 % exactement) à la croissance et à l’emploi, la Politique agricole commune (PAC) et la gestion des ressources naturelles restant le deuxième poste budgétaire, juste derrière.
