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Enel menace toujours la fusion annoncée entre Suez et Gaz de France

Article du 15/03/2006


L’Italie met de l’eau dans le Gaz de France


La menace d’une OPA en provenance du transalpin Enel reste en suspend concernant la fusion annoncée entre Suez et Gaz de France. François Loos, le ministre délégué à l’Industrie rejette en bloc toute tractation avec l’Italie sur le dossier Suez-Enel.

La bataille sur l’énergie fait des étincelles.
Selon le quotidien italien Il Sole 24 Ore, Enel pourrait lancer une offre de 50 Md€ d’ici la fin de la semaine. Au lendemain de sa rencontre avec le ministre italien de l’Energie, François Loos a déclaré aux journalistes de la Tribune, « Il y a aujourd’hui un projet sur la table : celui du rapprochement entre Gaz de France et Suez. Il y en a un pas deux. (…) Il n’y a ni discussions, ni compromis avec Enel ».

Au sortir de la réunion des 25 sur l’énergie à Bruxelle, son homologue transalpin Claudio Scajola s’est insurgé contre la position française tout en indiquant que l’Etat italien, « actionnaire à 32 % d’Enel, évaluait la faisabilité d’une OPA d’Enel sur Suez. » (la Tribune)


Le courant ne passe plus entre l’Italie et la France

En écartant l'ombre d’une concession à l'Italie à propos du dossier Suez, le gouvernement français donne les pleins pouvoirs à Enel pour mettre au point son OPA.

Selon Reuters, cette prise de position effraye certains analystes financiers, qui appréhendent l’engagement du premier producteur italien d'électricité « dans une opération surpayée qui risquerait de se solder par une destruction de valeur." Si le différent politique persiste entre les deux pays, le marché prévoit le lancement d’une OPA sur Suez.

Le ministre délégué français à l'Industrie, François Loos, a répété, dans une interview publiée mercredi par La Tribune, qu'il n'y avait « ni discussions, ni compromis avec l'Italie sur le dossier Suez. »

François Loos persiste et signe en déclarant « le rapprochement GDF-Suez est un projet qui a du sens économique et industriel. Il est favorable à l’emploi et à l’investissement en France et en Europe. Il est largement soutenu par les Français. Dans ces conditions, une offre d’Enel me semblerait très risquée. »

Interrogé sur la possibilité pour la France d’ouvrir plus largement son marché à Enel, François Loos a rappelé que le groupe italien était d’ores et déjà engagé dans un projet avec EDF (réacteur EPR) et que l’accord passé entre les deux parties qui « est en train d’être finalisé (…) n'a rien à voir avec le dossier Suez-Gaz de France".

Etincelles politiques pour un dossier brulant

L’italien a assuré ses arrière en reliant des banques dans son camps et avancer 50 milliards d'euros dans l’objectif de faire mains basse sur Suez et Electrabel.

Depuis la médiatisation du dossier et les réactions en série liées à ce débat passionné, la valeur d’Enel a progressé de 20 % sur les marchés boursiers, augmentant par là même le montant des fonds nécessaires pour s’offrir Suez.

Selon Peter Wirtz, analyste de WestLB «Enel ne devrait pas se précipiter avant de décider d'une offre sur Suez. Il ferait mieux d'attendre. D'autres opportunités pourraient émerger en Europe au cours des prochains mois. »

Pour lui, « Enel pourrait toutefois offrir jusqu'à 36 euros par action sans pour autant détruire de la valeur. L'action Suez s'échangeait à 35,33 euros à la mi-journée mercredi à la Bourse de Paris, en recul de 1,37%. »

D’après le journal transalpin Finanza & Mercati « les
banques conseils d'Enel envisagent une offre de 39 euros par action tandis que le groupe lui-même se limite à une fourchette de 36 à 37 euros. »


Roberto Mascarello, analyste de Kepler Equities à Milan a ajouté :

"A 37 euros, il reste une possibilité de créer de la valeur en scindant les activités de Suez, en vendant les actifs non-stratégiques et en améliorant le bilan.

Au-delà de la valorisation financière, il y a actuellement d'autres aspects qui représentent un risque pour Enel. Il veut acheter pour 50 milliards d'euros d'actifs et en revendre la moitié. Mais la revente est elle aussi soumise à des facteurs politiques."


Quant à Giulio Tremonti, le ministre italien de l'Economie, il a déclaré, "Mon sentiment est qu'il y a des éléments dans cet accord qui ne sont pas orientés vers le marché. (...) Il me semble que certains éléments ne sont pas normaux (Reuters).

La Commission européenne statuera en dernier lieu sur le dossier en indiquant, si oui ou non, le gouvernement français a entravé le projet d'OPA d'Enel en accélérant l'annonce d'une fusion franco-française Suez/GDF. Enel a indiqué quant à lui récemment qu'il n'attendait que le feu vert Bruxelles pour lancer une contre-offre.

Francebourse.com avec AOF, Reuters, la Tribune, Cercle Finance
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