Législatives : les Verts mobilisés pour un combat difficile

Les Verts, qui présentent ou soutiennent près de 560 candidats, se mobilisent pour des législatives qui ne devraient leur donner au mieux que quatre députés, alors que nombre de voix s'élèvent pour exiger une rénovation du parti.
Cette élection intervient dans la foulée d'une présidentielle très décevante où la candidate Dominique Voynet n'a obtenu que 1,57% des voix.
Depuis, à la suite de l'ancien secrétaire national Jean-Luc Bennahmias, député européen et élu régional en PACA, une bonne dizaine d'élus Verts ont quitté le bateau pour rejoindre le MoDem de François Bayrou, notamment des conseillers municipaux qui n'avaient pas obtenu l'investiture du parti pour 2008.
« C'est loin d'être massif », a assuré Cécile Duflot, la secrétaire nationale des Verts, mardi lors d'une conférence de presse de présentation des candidats.
« Les candidats des Verts sont paritaires, jeunes et ancrés sur le terrain », a noté Dominique Voynet. « Mais ça va être difficile ».
Et d'affirmer que pendant la campagne présidentielle nombre de personnes lui avaient avoué qu'elles voteraient utile, mais reviendraient aux Verts « pour les législatives et les municipales ». « C'est l'heure, on vous attend! », a lancé la sénatrice.
« Après le coup de massue que nous avons pris, les Français se réveillent », veut croire Noël Mamère, député-maire de Bègles (Gironde). Pourtant le dernier sondage, publié mardi par IPSOS, ne donne au mieux que deux élus aux Verts.

Besoin d'un coup de neuf

Les Verts sont de plus en plus conscients que le parti a besoin d'un sérieux coup de neuf : faible nombre d'adhérents, statuts extrêmement contraignants qui empêchent toute évolution, procédures de vote bloquantes...
Cécile Duflot souhaite que le parti travaille à un projet alternatif, avec des associations, des syndicalistes, des chercheurs, des citoyens.
« Au-delà des législatives, il faudra muscler, refonder, renouveler » les Verts, estime Dominique Voynet. Quant à discuter avec le PS, pas de hâte : « quand il y aura un projet, des lieux pour en discuter, la question se posera autrement. Pour le moment on ne voit que des écuries qui s'affrontent, ça ne nous concerne pas », dit-elle.
« On n'a pas vocation à servir de seconds couteaux à ceux qui ont sorti les poignards », note aussi Noël Mamère, pour qui les Verts doivent « contribuer à la reconstruction de la gauche qui est dans une impasse idéologique ». Mais pour lui aussi, « il n'y a pas le feu au lac ».
Plus tôt mardi, il avait estimé que si les Verts ne se réformaient pas, il faudrait envisager « comment construire un grand parti de la gauche dans lequel ils puissent jouer leur rôle ».
Il y a deux semaines, François Hollande avait prôné la construction d'un « grand parti de la gauche », estimant qu' « on ne peut pas avoir un grand Parti socialiste » avec « des petites forces, des satellites autour de lui ».