On en avait beaucoup entendu parler au printemps 2005 et depuis plus rien. A croire que la déferlante du textile chinois, favorisée par la suppression des quotas d’exportation il y a deux ans, allait bouleverser la donne au grand damne des rares industries textiles survivant en France.
C’est François Fillon, le Premier ministre fraîchement arrivé, qui a remis le sujet sur la table, en visitant hier une usine textile à Tourcoing. Son vœu : « que la date de 2008 soit repoussée », au moins d'un an. En effet, face à la fronde, la Chine et la Commission européenne avaient signé un accord en juillet 2005 réintroduisant des quotas pour une dizaine de produits. Mais cet accord transitoire prend fin dans six mois. Et 2009 devrait être l’année de la libéralisation complète du commerce des produits textiles.
La France n’est pas la seule à craindre cette absence totale de quotas. Les Etats-Unis ont également signé en janvier 2006 un accord avec la Chine remettant en vigueur les quotas sur quelque 34 types de produits textiles. Lui est valable jusqu’à fin 2008.
Les quotas textiles entrent dans le cadre des mesures prises à l’Organisation mondiale du commerce. Cette renégociation remet en question le rôle de l’OMC, dont la politique de libre-échange est confrontée aux secteurs en crise des pays développés, qui entendent constituer des barrières protectionnistes en fonction de leurs intérêts.