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Réforme des universités : Nicolas Sarkozy veut convaincre

Article du 25/06/2007
Vaste chantier que celui des universités françaises. Une réforme de l’enseignement supérieur était une « priorité absolue » pour Nicolas Sarkozy, indiquait-il lors de la campagne présidentielle. Alors que Valérie Pécresse, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, présentait le 20 juin un avant-projet de loi sur l’organisation de la nouvelle université, la réaction des partenaires sociaux ne s’est pas attendre. La concertation a débuté le 23 mai et, contrairement à l’agenda initial, va se prolonger encore cette semaine. Bruno Julliard, président des étudiants de l'Unef, a parlé de « douche froide » et menacé le gouvernement d’un mouvement à la rentrée « si le texte reste en l'état ». « La loi est dangereuse. Elle va accroître les inégalités puisque chaque université pourra décider de son périmètre de compétences », a estimé le président de l’Unef. Selon lui, le texte restreint la démocratie au sein des universités, en réduisant fortement le nombre d'étudiants représentés dans les conseils d'administration. « On va tout faire pour améliorer ce projet tout à fait inacceptable, tant en direction du cabinet de Valérie Pécresse que des députés. Si le projet au final est toujours aussi mauvais, nous préparerons une rentrée très offensive dans les universités », a prévenu Bruno Julliard. « On a montré récemment qu'on pouvait faire échec à une loi déjà votée », a-t-il ajouté en faisant référence au mouvement de grève contre le CPE.
Nicolas Sarkozy a décidé de prendre les choses en main afin de désamorcer la levée de boucliers après « le rejet massif » des syndicats étudiants. Le président de la République va travailler sur le dossier durant deux jours. Accompagné du premier ministre et du ministre de l'Enseignement supérieur, il reçoit cet après-midi les présidents d'université. Demain, le chef de l’Etat rencontrera les fédérations de personnels et d'enseignants chercheurs, avant de terminer ses entretiens avec les organisations étudiantes. Nicolas Sarkozy a prévenu qu’il compte mettre ces entrevues à profit pour faire avancer les choses tout « en restant ferme » sur ses intentions.

Quel avenir pour les universités?

La réforme de l’enseignement supérieur prévoit des universités volontaires autonomes, une nouvelle gouvernance et davantage de moyens.
Le texte présenté la semaine dernière prévoit qu’en six mois, les universités volontaires accéderont à l’autonomie budgétaire. Elles pourront gérer leur patrimoine immobilier, ce qui leur « permettra de réunir sur un même site différentes entités jusqu'ici dispersées », a indiqué Valérie Pécresse qui souhaite améliorer le mode de recrutement des enseignants.
Les présidents d’universités seront moins dépendants du conseil d'administration. La réforme prévoit que chaque université puisse décider des recrutements et définir la part que les enseignants prendront entre l'enseignement et la recherche. Les délais de recrutement seront plus courts et les procédures assouplies.
Sur le montant de cinq milliards d’euros, une « petite partie » sera utilisée pour la réforme de l’autonomie. Et l’enveloppe débloquée par le gouvernement pour l'université va faire passer les dépenses de la Nation de 7 000 à 10 000 euros par an et par étudiant.
Valérie Pécresse envisage également une réforme du diplôme de la licence qui pourrait être rebâtie « autour de trois enseignements : culture générale, modules de professionnalisation et cours de méthode ».
Pour Valérie Pécresse, le texte « marque le réengagement de l'Etat dans la politique universitaire ». Une réforme qui aurait dû être menée depuis déjà « quarante ans », notait Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle.
Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a prévu de présenter un projet de loi en Conseil des ministres le mercredi 27 juin.

Francebourse.com – Manuelle Tilly



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