Les Français sont-ils heureux ? Réponse avec le bonheur national brut
Article du 06/07/2007
Le PIB ne fait pas le bonheur. Déjà dans les années 70, l'instrument universel de mesure de l'activité économique était critiqué et on parlait d’intégrer la notion de bien-être dans le calcul de la croissance. L’idée revient et lors du forum de l’OCDE « Comment mesurer le progrès et le favoriser » qui s’est déroulé à Istanbul, des experts ont proposé un nouvel indicateur : le « bonheur national brut » ou BNB.
Le professeur Ruut Veenhoven, de l'université Erasmus de Rotterdam, a calculé le BNB de 95 pays, une étude recouvrant les vingt-cinq ans dernières années.
Avec un BNB de 6,5, la France arrive en 39e position. Les plus propices au bonheur sont les Danois avec un indice de satisfaction de 8,2. Les Etats-Unis sont au 17e rang (7,4), la Russie au 84e et la Tanzanie ferme la marche avec un BNB de seulement 3,2.
« Les pays heureux sont ceux qui sont riches, dont l'économie est compétitive, démocratiques et bien gouvernés », note Ruut Veenhoven. Les choix de société tels que « l'égalité des sexes et la tolérance, la possibilité de rechercher le mode de vie qui vous convient le mieux » aident aussi à se sentir plus heureux.
L’universitaire souligne que les personnes mariées sont généralement plus heureuses que les célibataires. En revanche, l’indice baisse avec la naissance d’enfants. Lorsque le niveau d’éducation est plus élevé, les gens semblent moins enclin au bonheur et l’étude indiquerait que les hommes profitent plus de l'émancipation féminine que les femmes elles-mêmes.
Pour le moment, l’évaluation de Ruut Veenhoven n’en est qu’au stade expérimental, mais le chercheur du bonheur estime qu’à terme le BNB sera un instrument bien plus efficace que les sondages d'opinion. Un indicateur que les Etats devraient regarder tout autant que la croissance matérielle.
