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Pakistan : six mois de tensions à la « Mosquée Rouge »

Article du 10/07/2007
Depuis le début de l’année, les tensions se multiplient dans les lieux de culte d’Islamabad. Le siège puis l’assaut par l’armée pakistanaise de la « Mosquée Rouge » où se sont retranchés depuis quelques jours des islamistes n’est qu’un des épisodes les plus médiatisés sur la scène internationale de ce regain de violences que connaît le Pakistan depuis six mois.
Retour sur les différents incidents.
En janvier dernier, des étudiantes d’une école coranique attenante à la mosquée occupent une bibliothèque pour enfants afin de protester contre la démolition de plusieurs mosquées par le gouvernement. Ce dernier cède et accepte d’en reconstruire une.
En mars, de nouveaux étudiants des écoles coraniques proches de la mosquée lancent une campagne de moralisation qui prend pour cibles des magasins de musique et de vidéo. A la fin du mois de mars, ce sont des jeunes femmes étudiantes qui enlèvent trois femmes accusées de gérer une maison close, avant de kidnapper deux policiers. La prise d’otage se dénoue sans drame.
Ces faits de la part d’une population étudiante lettrée sont la face visible de l’iceberg. En avril, la « Mosquée Rouge » fondamentaliste d’Islamabad met en place un tribunal chargé de veiller à l’application de la charia (loi islamisque). Lequel décrète immédiatement une fatwa (décret religieux) contre la ministre pakistanaise du Tourisme Nilofar Bakhtiar après une photographie la montrant donnant une accolade à un parachutiste lors d’une préparation d’un vol en tandem.
Entre mai et juin, des étudiants enlèvent plus d’une douzaine de personnes, policiers et civils – dont 7 Chinois – mais tous son libérés.
Les tensions éclatent à nouveau entre les forces de sécurité qui surveillent la « Mosquée Rouge » et des étudiants islamistes le 3 juillet dernier. Les autorités pakistanaises ordonnent le siège de la « Mosquée rouge », créée par un imam très engagé dans le jihad contre les Soviétiques en Afghanistan et très proche de l’ancien dictateur Zia Ul haq. 1 200 étudiants quittent les lieux mais des centaines d’autres y restent retranchés.
Malgré l’arrestation le 4 juillet dernier du responsable de la mosquée, Abdul Aziz, son frère Abdul Rashid Ghazi exhorte ses fidèles à tenir le siège et fait le serment de mourir en martyr plutôt que de se rendre.
Impossible dans ce contexte de négocier malgré les tentatives du président Pervez Musharraf de trouver une solution pacifique.
Depuis ce matin donc, l’armée pakistanaise tente de déloger par la force des sous-sols de la mosquée les islamistes extrémistes de Ghazi. « C’est une offensive finale pour nettoyer la place de ses militants armés », a déclaré le porte-parole de l’armée.
L’assaut aurait fait près d’une cinquantaine de morts dont une majorité de résistants islamistes. Le nombre des décès pourrait cependant s’alourdir tant les combats sont intenses. De fortes explosions et des échanges nourris de coups de feu ont pu être entendus tandis que s’échappaient des panaches de fumée noire, probablement provoqués par l’incendie d’une école coranique de filles attenante à la mosquée.
Aucune trace pour l’heure des femmes et enfants qui pourraient être retenus dans les sous-sols du bâtiment religieux et utilisés en guise de « boucliers humains ». Selon les autorités, une centaine de militants commandés par des proches d’Al-Qaïda retiendraient trois à quatre cents étudiants.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP

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