Liban: bombardements sur Nahr al-Bared, sept soldats tués en deux jours
Article du 13/07/2007
L'artillerie libanaise a bombardé de nouveau vendredi le camp palestinien de Nahr al-Bared, dans le nord du Liban, au deuxième jour de violents combats entre l'armée et les islamistes du Fatah al-Islam, qui ont coûté la vie à sept militaires.
Des bombardements soutenus ont repris sur les positions du Fatah al-Islam, concentrées dans le sud du camp, et des accrochages à l'arme légère ont opposé les soldats aux islamistes, retranchés depuis le 20 mai dans le camp de réfugiés de Nahr al-Bared.
La veille, l'armée avait pilonné à l'artillerie, presque sans répit, le camp devenu un champ de ruines, semblant signaler l'assaut final contre le groupuscule islamiste, proche d'Al-Qaïda, après environ deux mois de combats.
Les islamistes ont tiré cinq roquettes Katioucha, en deux salves, tombées dans des champs à sept kilomètres au nord-est du camp sans faire de victime, a déclaré un porte-parole de l'armée.
Deux autres roquettes se sont abattues au sud du camp, sans faire non plus de victimes, selon un officier sur place.
Un soldat a été tué "par des tirs provenant des positions" du Fatah al-Islam, a indiqué le porte-parole de l'armée. Mercredi, six militaires avaient été tués, dont deux dans une embuscade tendue par les islamistes et un autre par un sniper.
Selon le porte-parole, l'armée poursuit "son opération pour obtenir la reddition des membres du Fatah al-Islam".
"Nos soldats sont en train d'avancer lentement mais sûrement, d'immeuble en immeuble, en direction des positions des terroristes qui ont piégé à l'explosif bâtiments, décombres et ruelles", a-t-il expliqué, précisant que les "unités du génie travaillent côte à côte avec les soldats d'élite".
L'armée réclame la reddition des combattants du groupe extrémiste, estimés à plusieurs dizaines, qui se sont repliés dans un réduit de la partie sud du camp, après avoir été chassés en juin de sa partie nord.
Nahr al-Bared, un camp construit en dur, est déserté par la quasi-totalité de ses 31.000 habitants.
Les militants de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), 150 environ, sans lien avec le Fatah al-Islam, qui avaient mis en place un périmètre de sécurité et assuraient la protection des derniers civils restés dans le camp, avaient quitté les lieux mercredi lors d'une opération d'évacuation menée par des organisations humanitaires.
Mais une seconde opération, destinée à évacuer une soixantaine de femmes et d'enfants membres des familles des islamistes, avait échoué.
Selon un responsable palestinien, citant le témoignage de l'un des militants évacués mercredi, quelque 80 combattants du Fatah al-Islam se trouvent désormais dans Nahr al-Bared avec leurs familles, soutenus par plusieurs dizaines de combattants palestiniens pro-syriens.
Plusieurs personnes évacuées, interrogées par l'AFP dans le camp voisin de Baddaoui, avaient affirmé que seule une poignée de civils se trouvaient encore dans le camp, hormis les familles des islamistes.
Les combats qui avaient éclaté le 20 mai, les plus meurtriers depuis la fin de la guerre civile en 1990, ont fait jusqu'à présent 182 morts, dont 93 soldats, selon un bilan établi par l'AFP.