Suicides au travail : une recrudescence bien inquiétante
Article du 19/07/2007
Depuis le début de l’année, les deux constructeurs automobiles français, Renault et PSA Peugeot-Citroën, ont été confrontés à une recrudescence des suicides de salariés sur leur lieu de travail.
On a appris hier qu’un nouvel incident de ce type avait eu lieu en début de semaine à Paris. Lundi, c’est une salariée du groupe nucléaire Areva, ingénieur de formation, qui s’est jetée du septième étage du bâtiment du groupe. Pour l’heure, aucun lien avec ses conditions de travail n’a été évoqué.
La CGT du groupe a demandé la mise en place d’une commission d’enquête et une expertise sur les conditions de travail. Selon un syndicaliste de la CGT, un autre salarié de l’entreprise s’était suicidé à son domicile en juin, sans qu’il soit là non plus possible de faire un lien avec le travail.
De manière générale, les causes de ces suicides ne sont pas clairement connues mais d’aucun dénoncent le stress au travail voire le harcèlement moral qui pèserait sur les salariés et cadres des constructeurs automobiles.
D’après les psychanalystes, se suicider sur son lieu de travail n’est pas un choix anodin. Le phénomène reste rare en France : le nombre de suicides sur le lieu de travail pourrait être estimé de 300 à 400 selon une enquête de 2003.
Chez Renault, la direction a décidé de mettre en place un plan d’« actions concrètes » qui vise à améliorer la professionnalisation des managers dans la gestion des ressources humaines de leurs équipes.
Un observatoire du stress avait même été mis en place en 1999 en collaboration avec l’Institut français d’action sur le stress, lequel doit être « dépoussiéré ». Le groupe a annoncé hier la nomination d’un spécialiste du social pour gérer les ressources humaines de ses centres d’ingénierie, les plus sensibles socialement et économiquement. Ce plan sera généralisé au plan mondial avec une augmentation du nombre de DRH de terrain.
Chez PSA, le dernier suicide est survenu quinze jours après la mise en place d’un numéro vert d’assistance psychologique et une semaine après la première réunion d’une cellule psychologique destinée à prévenir ce phénomène.
