Certes, il ne s’agit là que d’un poste honorifique. Mais le message est fort. L’Inde, ce géant démographique et économique en devenir, vient de placer à sa tête une femme. Pratibha Patil, la candidate du Parti du Congrès au pouvoir, a été élue à ce poste en dépit des controverses qui ont émaillé sa campagne.
Sa banque des femmes a été fermée en 2003 en raison de dettes et sur fond d’accusations d’irrégularités financières et Pratibha Patil a été poursuivie en justice par le syndicat des employés. Cette dernière a aussi été accusée d’avoir tenté de protéger son frère dans une enquête sur un meurtre.
Enfin, durant sa campagne, Pratibha Patil a irrité la minorité musulmane et s’est aliéné certains historiens en affirmant que les femmes indiennes ont commencé à se couvrir la tête au XVIe siècle pour se protéger contre des envahisseurs musulmans. Ses détracteurs ont aussi rappelé qu’en 1975, alors qu’elle était ministre de la Santé du Maharashtra, elle avait préconisé la stérilisation des personnes souffrant de maladies héréditaires. « Je suis reconnaissante au peuple de l’Inde, aux hommes et aux femmes de l’Inde et il s’agit d’une victoire des principes que défend notre peuple », a-t-elle déclaré. « Il s’agit d’un instant très particulier pour nous les femmes, et bien sûr pour les hommes (...) parce que pour la première fois, une femme est élue présidente de l'Inde », a souligné Sonia Gandhi, dirigeante du parti du Congrès.
Pratibha Patil prendra ses fonctions mercredi.
En Inde, le poste de Premier ministre reste celui qui a le plus de pouvoir.