+1,1%. A partir d’aujourd’hui les tarifs réglementés d’électricité pour les particuliers augmentent. Une augmentation qui s’élève à 1,5% pour les professionnels.
Cette hausse pour les particuliers « de 0,1 centime d'euros par kilowattheure (...) aura un impact moyen sur la facture d'un ménage inférieur à un euro par mois » et se situe « en-deça de l'inflation prévue cette année », conformément au contrat de service public signé entre EDF et le gouvernement en octobre 2005 avant l'ouverture du capital du groupe public. Ce contrat prévoit que l'évolution des tarifs aux particuliers ne sera pas supérieure à l'inflation pendant au moins cinq ans.
L’inflation sur les douze derniers mois a été de 1,2% en France. « L'objectif est de préserver le pouvoir d'achat des consommateurs tout en garantissant un service de qualité ».
L'augmentation des tarifs réglementés d'électricité pour les particuliers a été publiée mercredi 15 août au Journal officiel. L'arrêté des ministères de l'Ecologie, du développement et de l'aménagement durables, et de l'Economie, des Finances et de l'Emploi, en date du 13 août, confirme la hausse annoncée le 6 août par le gouvernement.
La revalorisation des tarifs de l’électricité doit permettre de financer les investissements nécessaires au maintien de la sécurité d'approvisionnement électrique de la France. « Le renouvellement et la modernisation des installations sont en effet une des conditions pour assurer à tous les consommateurs la pérennité de tarifs parmi les plus compétitifs d'Europe », a expliqué le gouvernement.
L'an dernier, les tarifs avaient augmenté de 1,7% le 15 août, à la demande d'EDF, malgré de vives critiques dans les rangs de l'opposition et des associations de consommateurs. Les tarifs avaient déjà augmenté de 3% en janvier 2003 avant de baisser de 1,6% en janvier 2004.
Le choix entre les tarifs libres et réglementés
Cette décision du gouvernement intervient alors que depuis le 1er juillet les marchés de l’énergie sont ouverts à la concurrence. Les Français peuvent en effet opter pour des offres d'énergie à prix réglementés, fixés par l'Etat, ou des offres à prix libres, qui sont actuellement supérieurs.
Ainsi, EDF est désormais en concurrence sur le marché français des particuliers avec GDF, Poweo ou encore Electrabel (Suez).
Les ménages français qui optent pour un autre fournisseur d’électricité qu’EDF ne peuvent plus faire retour en arrière. Le choix des prix du marché est irréversible. Or, pour l’heure, on manque encore de recul. Difficile de savoir comment le marché va évoluer. Même si aujourd’hui, les nouveaux opérateurs promettent des tarifs plus bas, des abonnements moins chers et une large gamme de services, rien ne garantit qu’à terme, ce choix soit le plus judicieux. Si l’on se réfère à la libération du marché des télécoms il y a quelques années, le paysage s’était beaucoup transformé en peu de temps (disparition des petits acteurs). Et au final, les prix n’avaient guère connu la baisse annoncée au départ. Mais, si le changement comporte un risque, reste que les ménages français ont le choix.
En revanche, si un particulier loue ou achète un logement dont l’ancien propriétaire ou locataire a choisi de sortir des tarifs réglementés, il est condamné à être client auprès d’un fournisseur alternatif. Adieu les tarifs protégés.
C’est pour pallier ces injustices que cinq députés UMP ont déposé une proposition de loi pour « permettre aux particuliers, et aux artisans et commerçants » de revenir aux tarifs réglementés, a annoncé l’un des signataires, Patrick Ollier.
Pour les entreprises, EDF a déjà mis en place début janvier d'un « tarif réglementé transitoire d'ajustement du marché », dit « de retour », destiné aux clients mécontents d’avoir opté pour le marché libre et leur permettant pendant deux ans de revenir à un tarif encadré.
