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Crise des « subprime » : retour sur la spirale

Article du 20/08/2007
Voici en quelques dates l’enchaînement qui a conduit à la crise des « subprime » qui touche actuellement les places financières mondiales et a incité de nombreux indices à la baisse.
L’augmentation des impayés sur les emprunts hypothécaires à risque aux Etats-Unis ( « subprime mortgages » ) a été révélée fin février.
Le 17 mai dernier, Ben Bernanke, fait allusion au problème de plus en plus évident des prêts immobiliers à risque. Mais le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) se veut rassurant et estime qu’il n’y a pas de contagion à l’économie.
Lors du boom immobilier des années 2000-2005, de nombreux prêts hypothécaires ont été consentis à des ménages à risque, dits « subprime », dont le profil financier n’était pas assez solide.
Ces prêts ont ensuite été « titrisés », c’est à dire transformés en titres financiers qui ont servi de socle à toute une gamme de produits dérivés appelés CDO (Collateralized debt obligations).
Avec l’augmentation des taux d’intérêt, ces emprunteurs se sont retrouvés dans l’impossibilité de rembourser, et aussi de refinancer leur prêt du fait de la baisse du prix de leur logement. Leurs défauts de paiement a déclenché un effet domino remontant jusqu’au sommet de la pyramide financière.
18 juillet : la maison de courtage Bear Sterns indique que deux de ses « hedge funds » qui avaient massivement investi dans les prêts immobiliers à risque ont perdu quasiment toute valeur, alors qu’ils valaient 1,5 milliard de dollars. L’annonce fait l’effet d’une bombe sur les marchés.
Pour autant, quelques jours plus tard, le 24 juillet, le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, affirme que la crise des prêts « subprime » est « contenue ».
Entre le 30 juillet et le 6 août, plusieurs banques font état de mauvaises nouvelles. En Allemagne, la banque publique KfW est obligée d'apporter son soutien financier à une autre banque, IKB, qui vient de lancer un avertissement sur résultats. Macquarie, la première banque d’investissement australienne, annonce que deux de ses fonds ont subi des pertes allant jusqu’à 25 %.
Le jeudi 2 août, la banque française Oddo ferme trois fonds de placement affectés par la crise. Le 6, la société de refinancement de prêts hypothécaires American Home Mortgage se met en faillite et annonce le licenciement de la quasi-totalité de ses 7 000 employés.
Malgré tout, aux Etats-Unis comme en France, les autorités rassurent.
Toutefois, lorsque le 9 août dernier, la grande banque français BNP Paribas gèle trois de ses fonds d’investissements ABS (Asset backed securities, fonds de titres adossés à des portefeuilles de créances, notamment des crédits immobiliers hypothécaires), cette annonce entraîne Wall Street à la baisse. C’est l’incompréhension d’autant plus que son directeur général Baudouin Prot affirmait une semaine plus tôt que leur liquidité était « totalement assurée ».
La valeur estimée de l'encours de ces fonds, dont les clients sont des investisseurs institutionnels, est passée, entre le 27 juillet et le 7 août, de deux milliards d'euros environ à 1,6 milliard.
Réactions immédiates de la Banque Centrale Européenne qui injecte 95 milliards d’euros dans l’économie et de sa consoeur américaine (24 milliards de dollars).
Le lendemain, la BCE a ouvert les vannes à hauteur de 61 milliards d’euros supplémentaires et la Fed 19 milliards d’euros. La Banque centrale du japon injecte l’équivalent de 6,25 milliards d’euros le 10 août et l’équivalent de 3,75 milliards d’euros trois jours plus tard. Le 14, elle retire 10 milliards d’euros du circuit monétaire, invoquant un excès de liquidités.
Hier, l’indice parisien a terminé à son plus bas niveau de l’année, sous les 5 300 points, perdant 3,26 % à 5 265,47 points.
Aux Etats-Unis, le premier prêteur hypothécaire américain, Countrywide Financial, a annoncé qu’il allait emprunter 11,5 milliards de dollars auprès de 40 banques pour assurer son fonctionnement, illustrant la profondeur de la crise du secteur. Wall Street a réussi à se stabiliser in extremis hier, après avoir évolué en forte baisse durant presque toute la séance. L’indice Dow Jones a perdu 0,12 % à 12 845,75 points et le Nasdaq a reculé de 0,32 % à 2 451,04 points.
Les Bourses d’Asie ont également subi de plein fouet la crise lors des dernières heures. A Tokyo, deuxième place financière mondiale, l’indice Nikkei 225, moyenne non pondérée des 225 valeurs vedettes, a chuté de 5,42 % à 15 273,68 points, sa plus forte chute en plus de sept ans. L’indice Nikkei avait déjà perdu 1,99 % jeudi et 2,19 % mercredi.
Séoul a été la place d’Asie la plus durement frappée par la tempête boursière jeudi (- 6,93 %).

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP

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