Inde : une alliance économique avec le Japon pour contrer la Chine
Article du 23/08/2007
Le géant indien ne cache plus ses ambitions sur la scène économique mondiale et à plus forte raison sur la scène asiatique. Alors que la Chine continue sur une croissance effrénée et menace de dépasser d’ici la fin de l’année l’Allemagne dans le classement des plus gros exportateur, l’Inde ne compte pas se laisser cannibaliser. « Le centre de l’activité économique s’est déplacé de l’Océan atlantique à l’Océan indien et à la mer de Chine », constate avec réalisme le ministre indien du Commerce Kamal Nath. « L’Inde et le Japon doivent relever les défis d’une nouvelle architecture économique. »
En se rapprochant de l’archipel japonais qui, un temps, a été la figure de proue des économies asiatiques, New Delhi fait donc avec Tokyo un pari stratégique. Objectif des deux capitales : resserrer leurs liens politiques et économiques. Les deux puissances asiatiques comptent aussi quasiment tripler leurs échanges commerciaux d’ici à trois ans à vingt milliards de dollars par an contre six à huit milliards actuellement.
Les dirigeants indiens et japonais qui se réunissent actuellement doivent aussi parler de milliards de dollars de projets d’investissements - d’après la presse, Tokyo débloquerait jusqu’à 30 milliards de dollars de prêts dans un colossal projet évalué à 90 milliards, un corridor industriel entre New Delhi et Bombay - et de l’accord indo-américain de coopération dans le nucléaire civil qui a déclenché une crise politique à New Delhi. Un point plus délicat celui-ci puisque le Japon, qui craint la prolifération nucléaire, a confirmé qu’il maintiendrait une position prudente.
New Delhi a également de son côté de nombreux défis sociaux, économiques, financiers et politiques à relever afin d’asseoir la puissance de l’éléphant indien.
L’Inde doit renforcer son secteur de l'éducation, des ressources humaines et des infrastructures pour conserver sa suprématie face à la Chine, notamment dans une des grandes spécialités : l’externalisation de services informatiques. En face, les Chinois avancent plus vite que l’éléphant.
